Login

La FNPL veut créer un collectif des éleveurs délaissés par Lactalis

Les responsables de la FNPL (ici Stéphane Joandel, secrétaire général, Yohann Barbe, président, Ludovic Blin, vice-président, Benjamin Guillaumé, directeur) veulent vérifier que « chaque éleveur reçoive une proposition de reprise de collecte honorable ».

La branche laitière du syndicalisme majoritaire compte rassembler les éleveurs concernés par l’arrêt de collecte de Lactalis au sein d’un collectif. Le but, défendre les intérêts économiques des exploitations.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« Ce n’est pas aux éleveurs de payer le plan social de Lactalis », martèle Yohann Barbe, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) à l’occasion d’une conférence de presse le 21 janvier 2025. La branche laitière de la FNSEA a annoncé la création d’un collectif « des producteurs lâchés par Lactalis ». Premier objectif, « aider les éleveurs à se structurer pour demander les indemnités nécessaires à cette transition ».

Si les travaux du cabinet Triangle laissent à penser que les laiteries en demande ont assez de besoins pour reprendre tous les éleveurs qui ne seront plus collectés par Lactalis, la FNPL ne crie pas encore victoire.

Investissements nécessaires

Le changement de collecteur peut en effet coûter cher au producteur, « comme avec l’achat de parts sociales pour entrer en coopérative, ou avec l’acquisition de tanks à lait, jusque-là propriété de Lactalis ». Sans compter que certaines laiteries intéressées par la reprise de volumes « ont des cahiers des charges spécifiques pouvant engendrer des frais supplémentaires », constate Yohann Barbe.

Pour la FNPL, celui qui doit mettre la main à la poche, c’est Lactalis. Si le rôle précis du syndicat au sein du collectif reste à déterminer, Yohann Barbe se dit prêt à défendre les éleveurs potentiellement lésés, « pourquoi pas avec un appui juridique et des avocats compétents ». Derrière cette démarche, la FNPL veut instaurer un meilleur rapport de force avec le géant laitier.

« L’Unell (Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis) travaille à des solutions avec le cabinet Triangle, mais il est délicat pour l’organisation de producteurs d’aller en justice contre son acheteur unique. Nous décidons à la FNPL de jouer ce rôle », précise Yohann Barbe.

Un cas en particulier alerte le syndicat. Le code rural spécifie en effet que « la durée minimale du contrat [de vente de lait de vache NDLR] est portée à sept ans lorsque le producteur a engagé la production depuis moins de cinq ans ». En clair, une quarantaine d’éleveurs, installés depuis moins de cinq ans, seraient liés à Lactalis pour sept ans par la loi alors que l’industriel dénonce leur contrat.

« Une proposition honorable pour tout le monde »

Le collectif de la FNPL affiche une deuxième ambition, celle de « s’assurer que tout le monde trouve un repreneur qui lui convienne ». Autrement dit, le syndicat veut vérifier que le choix du collecteur ne se fasse pas par défaut. « Les producteurs connaîtront bientôt quelles laiteries sont intéressées par leur exploitation. Nous craignons que certains reçoivent plusieurs propositions, et que d’autres doivent composer avec ce qu’il reste », confie la FNPL.

Concrètement, les fédérations départementales devraient se rapprocher des éleveurs délaissés par Lactalis prochainement pour créer le collectif. Le syndicat se veut rassurant : « Nous allons vérifier que tout le monde reçoive une proposition honorable et que personne ne soit laissé sur le carreau. »

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement