Lactalis : « Nous sommes dans l’attente de trouver un nouveau collecteur »
Benjamin Galmiche ne sera plus collecté par Lactalis d’ici à un ou deux ans. Ses associés et lui sont dans l’attente de solutions. La famille a fait le choix de bloquer les investissements prévus.
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À la ferme Galmiche, le temps est suspendu depuis l’annonce de réduction de la collecte de Lactalis. L’exploitation laitière biologique, située à Saint-Bresson en Haute-Saône, fait partie des 150 éleveurs du Grand Est qui verront leur contrat avec l’industriel se terminer à l'horizon de 2026. La ferme, située à 650 mètres d’altitude, partage sa production entre un atelier de transformation à la ferme et les livraisons à l’usine Lactalis de Xertigny (Vosges), qui les collecte depuis plusieurs décennies.
« Nous livrons 450 000 litres de lait bio chaque année à Lactalis », explique Benjamin Galmiche, installé avec ses parents, Gilles et Christine, et sa sœur Annabel. Mais depuis quatre ans, le lait est collecté en conventionnel et payé au prix du bio. « Cela fait un moment que Lactalis n’a plus besoin de lait bio. Nous avons appris dans les médias que le groupe réduisait sa collecte, puis au travers de notre organisation de producteurs (OP), Bio Grand Est, que nous faisions partie de la liste », rembobine l’éleveur.
Atelier de transformation saturé
La famille Galmiche suppose qu’elle recevra un courrier de rupture de contrat au début de 2025, mais n’a pas eu de contact direct avec Lactalis pour en savoir plus. « Normalement, le préavis est de deux ans en bio. Mais comme nous sommes collectés en conventionnel, nous nous préparons à l’éventualité d’avoir un préavis d’un an. Nous sommes dans l’incertitude. »
L’atelier de transformation fermier absorbe pour sa part 140 000 litres par an pour la fabrication de yaourts et crèmes dessert. Mais ce n’est pas une porte de sortie pour les exploitants, l’atelier arrivant à saturation. Deux salariés à temps plein travaillent sur la partie transformation et un mi-temps assure les livraisons. « Nous avons déjà du mal à trouver et à fidéliser nos salariés, ce n’est donc pas une option d’agrandir la transformation à la ferme », partage Benjamin.
Une chose est sûre, les exploitants ont fait le choix de bloquer les investissements prévus pour financer un camion de livraison et du matériel de fenaison.
Une piste pour un nouveau collecteur
Quelques solutions encore vagues se dessinent tout de même pour la famille Galmiche. « Notre OP aurait peut-être trouvé un collecteur en lait bio, confie Benjamin. Nous n’en savons pas plus pour l’instant. »
Autre piste, celle de la coopérative de l’Ermitage, qui passe non loin de la ferme Galmiche pour collecter des voisins. « Nous avons fait un courrier à ce collecteur avec les autres éleveurs de la zone concernés par la réduction de collecte. Nous n’avons pas de réponse. Nous supposons qu’ils n’ont pas beaucoup de besoins ».
« Nous sommes dans l’attente de trouver un collecteur. Si personne n’a de besoins en bio, on sera obligé de livrer en conventionnel. Mais nous resterons bio pour l’atelier de transformation, car nos produits sont vendus sous la marque « Invitation à la ferme » qui rassemble des produits bio et fermiers », résume l’éleveur.
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