La filière du foie gras anticipe la baisse d’aide de l’État contre l’influenza aviaire
Le financement par l’État de la campagne vaccinale contre l’influenza aviaire va baisser à 40 % cet automne. Achat, transport, stockage… Des négociations sont en cours pour savoir qui financera quoi.
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L’État a financé 85 % de la première campagne de vaccination (2023-2024), estimée à environ 100 millions d’euros. L’année suivante, sa participation est passée à 70 %. En octobre, elle baissera à 40 %.
Résultat, une trentaine de foyers a été détectée depuis 2023 contre 1 800 les deux saisons précédentes. En 2023-2024, plus de 60 millions de canards ont été vaccinés, soit environ 1,6 euro par animal.
Net recul des cas d’influenza aviaire en 2024 (11/06/2025)
Concrètement, la filière du canard (foie gras et canard à rôtir) payait jusqu’ici principalement les coûts d’administration du vaccin ainsi que certaines analyses de contrôle et l’État assurait l’achat des doses, la logistique, la supervision vétérinaire et la surveillance sanitaire.
Les couvoirs et éleveurs répercutent les coûts supplémentaires auprès des engraisseurs et des transformateurs, mais c’est « plus difficile en fin de chaîne, auprès des clients et notamment de la grande distribution alors qu’on est en pleine reprise de la consommation après des années très difficiles », souligne Eric Dumas, éleveur et vice-président de l’interprofession du foie gras (Cifog).
Négociations en cours
Passé le choc de l’annonce de la baisse du financement public, l’interprofession s’est attaquée à l’estimation des coûts additionnels pour la filière, et notamment le prix des vaccins, non communiqué dans le cadre des précédentes commandes publiques. L’achat des doses reviendra dès octobre aux éleveurs et aux vétérinaires.
Les négociations sont en cours pour déterminer précisément la répartition des dépenses entre l’État et la filière. « On espère que le dialogue avec le ministère aboutira d’ici à la fin de juillet », confie le président du Cifog, Fabien Chevalier.
L’interprofession attend aussi la révision d’un règlement européen qui allégerait la surveillance des élevages vaccinés et réduirait ainsi les coûts à la charge de l’État. « En échange, l’État pourrait continuer de financer la logistique » (transport et stockage), suggère sa directrice adjointe Marie Laborde.
Réduire les coûts
Pour réduire les coûts, les éleveurs se sont formés à la vaccination. Le geste est devenu un réflexe. À l’annonce de la baisse du soutien de l’État, la filière avait mis en garde contre un possible désengagement des éleveurs face à l’augmentation de leurs coûts. Mais le discours actuel promeut plus l’adaptation.
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