Le bilan 2024 de la surveillance de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), publié le 5 juin 2025 par la Plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (ESA), recense 620 oiseaux morts collectés et analysés l’année dernière, soit une chute de 75 % par rapport à 2023, déjà en baisse de 20 % par rapport à 2022. Le taux de positivité a également chuté à 8,7 %, contre 15 % en 2023.
Quelques inquiétudes
Cette amélioration cache toutefois des disparités géographiques. En Bretagne et dans les Pays de la Loire, la circulation du virus s’est maintenue tout au long du second semestre de 2024, y compris pendant les mois chauds d’été, phénomène inhabituel pour ce type d’épidémie. Les laridés (famille comprenant mouettes et goélands) ont été particulièrement touchés, laissant craindre une « endémisation » du virus dans certaines populations d’oiseaux marins.
Face à l’évolution de la maladie, les autorités sanitaires ont renforcé la surveillance en 2024, l’étendant pour la première fois aux mammifères sauvages terrestres et marins. Plusieurs prélèvements ont été réalisés sur des renards, des mustélidés et des mammifères marins, mais aucun cas positif n’a été détecté en France métropolitaine. Un renard positif avait été identifié en 2023 dans la Seine-et-Marne dans un contexte de circulation massive chez des laridés, rappellent les auteurs du document.
Du côté des Outre-mer, si la Réunion et les Antilles françaises sont restées épargnées, la situation s’est dégradée dans les Terres australes et antarctiques françaises. Depuis octobre 2024, une épizootie touche plusieurs espèces, notamment les manchots royaux et les éléphants de mer.
Nouveau génotype chez les bovins
Au niveau mondial, l’année 2024 a été marquée par l’émergence d’une nouvelle souche H5N1 chez les bovins laitiers aux États-Unis, restée confinée au territoire américain pour l’instant. En Europe, le nombre de détections a également diminué, bien que des mortalités de cygnes aient été signalées dans plusieurs pays à partir d’octobre, rappelant la nécessité de maintenir une surveillance constante.