La FNSEA s’inquiète de l’instabilité politique pour l’agriculture
Dans une rentrée politique mouvementée, la FNSEA s’inquiète des conséquences de l’instabilité gouvernementale des prochains mois pour le secteur agricole.
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Probable renversement du gouvernement, risque de dissolution de l’Assemblée nationale et appel à la démission du président de la République… La rentrée politique est pour le moins mouvementée constate lors de sa conférence de rentrée le 2 septembre 2025, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, qui voit cette instabilité d’un mauvais œil.
D’abord, la rentrée signe le lancement de discussions sur le budget pour 2026 de l’État, qui impacte directement les agriculteurs via les aides financières et niches fiscales. Sans interlocuteurs, la FNSEA craint de ne pas pouvoir mettre en œuvre son cheval de bataille du budget pour 2026, une dotation pour épargne de précaution économique à l’image de la DEP pour aléas climatiques.
Des décrets sur les ICPE en attente
Ensuite, le syndicat craint que les décrets d’application de lois déjà votées (comme ceux pour les installations classées pour la protection de l’environnement prévus dans la loi Duplomb), finissent au placard, faute de gouvernement. Au contraire, des discussions administratives sur la gestion de l’eau seraient en cours, d’après Arnaud Rousseau, qui s’inquiète d’une mise en œuvre précipitée : « Il n’est pas question que les choses se fassent sans décideurs politiques. » Car sans décideurs politiques, il n’y a plus d’interlocuteur avec qui parlementer, redoute le syndicaliste qui a connu déjà quatre gouvernements depuis son arrivée à la tête de la FNSEA il y a deux ans et demi, en avril 2023.
Peser auprès des politiques
Faute de stabilité gouvernementale, Arnaud Rousseau attend du président Macron qu’il « définisse la ligne » agricole du pays. « On a besoin qu’il s’exprime. Les gouvernements changent, le président est toujours là. On a besoin qu’il nous dise des choses très clairement », soutient celui qui voudrait entendre la vision présidentielle de la souveraineté alimentaire, ses priorités éventuelles, pour réfléchir aux plans de filière et aux choix stratégiques qui en découlent. Surtout, à l’heure où le Mercosur revient dans les discussions européennes, la FNSEA craint que l’instabilité politique ne permette pas aux représentants de la France de peser sur la scène internationale.
Dans ce contexte de crise de régime, « c’est le moment de réaffirmer ce qu’on veut pour notre agriculture », a martelé Arnaud Rousseau. S’il n’appelle pas à rejoindre le mouvement « Bloquons tout » du 10 septembre, il élabore le brouillon d’ « une mobilisation à l’automne » sans en déterminer les contours.
Avec tout de même un double objectif : l’occasion de sensibiliser « les concitoyens » sur les enjeux agricoles après l’épisode de la loi Duplomb et surtout de « porter notre vision de l’agriculture auprès des candidats » à la présidentielle… dont l’élection se déroulera dans un an et demi. La FNSEA se lance « combative » dans le sprint automnal, et s’échauffe déjà pour le marathon de la présidentielle.
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