Cet accord de libre-échange devrait être approuvé lors de la réunion des commissaires européens le mercredi 3 septembre 2025. Il s’agit de la première étape formelle avant de soumettre le texte aux États membres et au Parlement européen.
Voiture et machines contre agriculture
Finalisé en décembre 2024 par la Commission européenne, cet accord commercial doit notamment permettre à l’Union européenne d’exporter plus de voitures, machines, spiritueux vers l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay.
En retour, il faciliterait l’entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, sur le marché communautaire au risque de fragiliser certaines filières agricoles européennes.
Depuis la conclusion des négociations entre l’Union européenne et des pays du Mercosur en décembre dernier, la France répète son opposition à ce projet de traité en l’état. Elle y voit une menace pour plusieurs filières — bœuf, volaille, sucre et éthanol —, et réclame des mesures de sauvegarde supplémentaires.
Bruxelles tente de rassurer Paris
Selon deux sources européennes, la Commission pourrait faire un geste pour tenter de rassurer la France : un ajout a été négocié afin de renforcer des clauses de sauvegarde pour les « produits agricoles sensibles ».
Les 27 États membres de l’Union européenne devront délibérer, puis voter sur ce projet de texte finalisé. Le Parlement européen devra aussi se prononcer par un vote en session plénière.
S’unir pour bloquer le traité
Si l’accord est en deux volets, l’un politique et l’autre commercial, la France ne pourra bloquer à elle seule la partie commerciale. Si elle souhaite encore faire capoter la ratification, elle devra obtenir le veto ou l’abstention d’au moins quatre États représentant au moins 35 % de la population de l’Union européenne.
La Commission européenne et les partisans de l’accord, comme l’Allemagne, soulignent de leur côté le besoin de débouchés pour les exportateurs européens. Plus encore depuis le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump, et l’arrivée de nouvelles taxes douanières américaines sur une série de produits européens.
Le libre-échange n’effraie pas tout le monde (04/03/2025)