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Le foie gras cellulaire ouvre-t-il la porte en Europe ?

L'autorisation du canard cellulaire ouvrirait la porte à tous les acteurs de la viande artificielle, analyse European livestock voice.

La plateforme européenne des filières viande, European livestock voice, voit une stratégie concertée des acteurs de la viande cellulaire dans l’annonce de la première demande d’autorisation d’un canard de culture dans l’Union européenne.

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« L’éventuelle autorisation du foie gras cellulaire serait-elle la clé pour ouvrir la boîte de Pandore de la viande cellulaire dans l’Union ? », fait mine de s’interroger le représentant européen de l’approvisionnement des filières viande European livestock voice. Cette plateforme de communication regroupe quatorze organisations européennes dont le Copa-Cogeca, le représentant des organisations agricoles et coopératives à Bruxelles.

Dans un communiqué publié le 30 juillet 2024, European livestock voice développe son analyse. « Le foie gras est une spécialité, consommée dans un nombre limité de pays, qui fait l’objet de critiques. Le foie gras cellulaire est donc la voie la plus simple pour entrer sur le marché européen. Mais il existe une autre raison à cela : l’autorisation donnée à un produit de niche garantie, de fait, qu’aucune entreprise ne bénéficierait d’un monopole comme ça pourrait être le cas avec un produit plus large, comme le poulet cellulaire », fait remarquer la plateforme des filières d’élevage.

La start-up française Gourmey a annoncé le 26 juillet 2024 son intention de déposer une demande d’autorisation pour son produit dans cinq marchés, dont l’Union européenne. Ce serait la première demande dans le continent pour ce type de produit. Techniquement, Gourmey ne parle pas de foie gras, appellation réglementée, mais de « canard de culture ». Toutefois, elle décrit elle-même son produit comme « un nouveau choix de consommation que l’entreprise ambitionne de proposer aux amateurs de foie gras, aux chefs et aux restaurants du monde entier. »

Stratégie concertée

European livestock voice prolonge son raisonnement en y voyant une forme de cohérence plus large : « Commencer par le foie gras serait la meilleure clé pour tous les acteurs de ce secteur. Dans une certaine mesure, il existe, derrière la compétition technologique, une stratégie concertée de tous les acteurs de ce marché pour s’implanter ainsi le plus rapidement possible en Europe. »

Le 31 juillet 2024 après-midi, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) confirmait à la France agricole qu’elle n’avait pas encore reçu de demande validée pour des produits alimentaires dérivés de cultures cellulaires. C’est elle qui sera chargée, dans un délai de neuf mois, de l’évaluation de la sécurité sanitaire du produit sur la base des données contenues dans la demande et dans la littérature scientifique.

Évaluation de l’Efsa

Auparavant, c’est la Commission européenne qui transmettra la demande à l’Efsa une fois qu’elle l’aura validée. Le 31 juillet 2024, Euractiv, un site d’information spécialisée sur les questions européennes, rapportait qu’un porte-parole de la Commission lui avait confirmé la réception de la demande de Gourmey.

Après l’évaluation de l’Efsa, la Commission et les États membres auront à décider, généralement dans un délai de sept mois, d’accorder ou non une autorisation de mise sur le marché en précisant éventuellement ses conditions d’utilisation, en particulier son étiquetage.

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