La Commission européenne et a transmis à l’agence sanitaire européenne (Efsa) une demande d’homologation pour un canard obtenu par culture de cellules en laboratoire, annonce le 26 juillet 2024 son obtenteur, la start-up française Gourmey. L’Europe n’est pas le seul marché visé à cette occasion : l’entreprise a fait la même demande aux États-Unis, à Singapour, au Royaume-Uni et en Suisse. Ces quatre derniers pays ont déjà homologué ou reçu une demande d’homologation de viande cellulaire alors que l’Europe n’avait pas encore été touchée.
Gavage
Gourmey ne parle pas de foie gras mais de canard de culture. En 2021, à l’occasion des premières annonces de recherche sur ce produit, l’interprofession du foie gras, le Cifog, avait alerté sur la nécessité réglementaire d’être issu du gavage pour se prévaloir de ce nom. Ce qui, en l’occurrence, n’est pas le cas.
« Nos produits répondront aux normes réglementaires pour assurer leur introduction sur ces marchés dans les meilleures conditions » affiche Nicolas Morin-Forest, le directeur de Gourmey. Il précise que les exigences de l’Europe sont les plus élevées en matière d’évaluation des risques et de sécurité des aliments nouveaux.
Marché premium
La clientèle visée avec ce foie gras se situe à un niveau premium, dont en particulier les chefs de cuisine de haut de gamme. « La haute cuisine sera le moteur du développement de nos futurs produits », annonce Nicolas Morin-Forest. Il ajoute aussi que c’est surtout le marché asiatique, en particulier Singapour, le Japon et la Corée du Sud, qui sera la principale région de sa croissance.
Gourmey affirme que son processus de culture n’utilise pas de composant issu des animaux, en particulier le sérum fœtal bovin très critiqué, ni d’antibiotique. Fondée en 2019, Gourmey a réuni un capital de 65 millions d’euros et a établi son centre de recherches à Paris.