Le gouvernement appelle à la conciliation entre les agriculteurs et l’OFB
Les ministres de la Transition écologique et de l’Agriculture demandent que « cesse l’escalade verbale » et souhaite l'« apaisement » des tensions entre la profession agricole et l’Office français de la biodiversité (OFB), après des propos d’un syndicaliste agricole relayant des appels à « brûler » des voitures d’agents de l’OFB.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Les ministres de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, et de l’Agriculture, Annie Genevard, ont appelé ce jeudi 30 janvier 2025 à l'« apaisement » des tensions entre des agriculteurs et l’Office français de la biodiversité (OFB), réclamant que « cesse l’escalade verbale » après des propos d’un syndicaliste agricole relayant des appels à « brûler » des voitures d’agents de l’OFB.
Évoquant lors d’une réunion de campagne pour les élections agricoles la volonté de militants de la Coordination rurale de durcir le ton, le secrétaire général du deuxième syndicat agricole, Christian Convers, a déclaré : « Une voiture de l’OFB qui entre dans une exploitation sera brûlée sur place. Ça va se passer comme ça », selon des propos rapportés mardi 28 janvier par Le Monde.
Des propos fermement condamnés
Ces appels à durcir la contestation se sont multipliés après la déclaration d’un syndicaliste de l’OFB comparant les agriculteurs refusant d’être contrôlés à des « dealers ». Des termes que Benoît Pradal, du syndicat SNAPE-FO, a dit ensuite « regretter ».
La ministre de la Transition écologique « Agnès Pannier-Runacher condamne avec la plus grande fermeté les propos […] attribués à un représentant de la Coordination rurale. Ces menaces sont inacceptables et irresponsables », a réagi jeudi le ministère dans une déclaration à l’AFP, renouvelant son « soutien » aux agents de l’OFB « qui font l’objet d’attaques injustifiées ».
La ministre appelle également « chacun à la responsabilité et à l’apaisement. Cette escalade verbale doit cesser », a-t-elle martelé. Sollicitée par l’AFP, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a dénoncé des « propos inacceptables » et apporté son « total soutien aux agents de l’État ».
« Les propos outranciers d’individus isolés, de part et d’autre, doivent cesser. Il est nécessaire de reconstruire des relations pacifiées », a-t-elle plaidé, affirmant que c’était le sens d’une récente circulaire prise avec Agnès Pannier-Runacher en faveur d’un port d’arme discret par les agents de l’OFB ainsi que de « l’usage de caméra piéton ».
Le gouvernement prend la défense de l’OFB (27/01/2025)
La direction de l’OFB a, elle, jugé « inacceptables » ces « déclarations dans le Monde du secrétaire général de la Coordination rurale appelant à la violence contre les agents » de l’OFB qui « exercent leurs contrôles dans le strict respect des lois ». « Les signalements et plaintes nécessaires sont en cours », ajoute l’organisme public, appelant à l'« apaisement et au respect mutuel ».
Sollicité par l’AFP, Christian Convers a lui déclaré « maintenir » ses propos qui ne sont selon lui que des remontées du terrain, témoignant de l’exaspération des agriculteurs qui jugent les contrôles par des agents armés de l’OFB trop pressants et intimidants et qui n’ont « pas supporté d’être comparés à des dealers ».
« J’ai rapporté ce que j’ai entendu. […] Les agriculteurs ont dit : si l’OFB revient sur une exploitation, on ne s’en prendra pas aux personnes, mais les voitures seront brûlées sur place. Voilà ce que j’ai dit et je le maintiens puisque je l’ai entendu », a-t-il dit. « Je vous le redis, je n’ai rien à retirer. […] C’est ce que moi, j’ai entendu sur le terrain, donc je ne vais même pas les condamner ces propos-là. Les agriculteurs, ils n’en peuvent plus », a-t-il affirmé.
Ces nouvelles tensions surviennent à la veille d’une journée de protestations des agents de l’OFB, inquiets pour leur sécurité et réclamant davantage de soutien des pouvoirs publics, après avoir vu plusieurs politiques dont le Premier ministre, remettre en cause la légitimité et les méthodes de l’organisme public.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :