« Le mouvement va se poursuivre et on appelle à manifester vendredi devant les préfectures », a déclaré Paul-Émilien Toucry (SNAPE-FO) à l’AFP le lundi 27 janvier 2025.

« On a décidé de continuer à exercer notre droit de retrait »

À la suite de la réunion de l’intersyndicale (1) tenue lundi matin, « on a décidé de continuer à exercer notre droit de retrait concernant nos missions de police de l’environnement », a également expliqué Guillaume Rulin, représentant de l’EFA-CGC.

« Et on ne se rend plus dans les exploitations agricoles, y compris pour des consultations et des avis, car au vu du contexte d’hostilité à notre égard, on ne s’y sent plus en sécurité », poursuit-il. Et d’ajouter que « plus de 90 implantations de l’OFB ont été la cible d’attaques plus ou moins graves depuis un an ».

Les missions de « connaissance et d’expertise » qui constituent une large partie du travail de l’organisme public, continueront, elles, d’être assurées.

Un appel à manifester devant les préfectures

Vendredi, jour d’appel à la grève, plusieurs manifestations « statiques » devraient avoir lieu devant des préfectures, avec notamment des « dépôts symboliques de l’étui discret » dans lequel les agents de l’OFB doivent désormais porter leurs armes.

Cette question de l’armement est l’une des principales récriminations du monde agricole. Une circulaire ministérielle signée en décembre prévoit que les agents doivent mettre en place un « port d’arme discret » lors de leurs contrôles dans les exploitations.

Ce mouvement de retrait et cet appel à manifester sont « historiques » pour les agents de l’OFB, dont les relations avec le monde agricole se sont envenimées depuis un an, les exploitants se plaignant de contrôles jugés intimidants.

Le gouvernement s’explique

Lors de sa déclaration de politique générale, François Bayrou avait qualifié d'« humiliation » et de « faute » certaines inspections d’agents de l’OFB chez des agriculteurs, « une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise ».

Vendredi, Matignon a reçu les syndicats de l’organisme public, tentant d’apaiser les tensions en exprimant sa « confiance » en leur travail et en assurant de sa « détermination à prévenir toute forme de violence ».

Mais cela n’a guère convaincu les agents de l’OFB. « Les propos qui ont été tenus vendredi ont été plus que décevants. Aucune des choses qu’on demandait n’a été prise en compte, on a le sentiment de ne pas être entendus ni soutenus », a estimé lundi Guillaume Rulin.

(1) Syndicat national de l’environnement, FSU, FO, CGT, Unsa, EFA-CGC.