Cadmium : l’Unifa rassure sur l’approvisionnement en engrais phosphatés

Le cadmium s’est récemment invité dans l’actualité avec l’alerte lancée par les Unions régionales de professionnels de santé-Médecins libéraux (URPS-Médecins libéraux) le 2 juin 2025. Ces unions parlent d’un « véritable fléau de santé publique », et ont appelé le gouvernement à s’aligner sur les recommandations de l’Anses (1) relative à la concentration de ce métal lourd dans les engrais minéraux phosphatés. L’agence avait, en 2019, suggéré de porter la concentration maximale à 20 mg/kg P₂O₅. La règlementation européenne la fixe depuis 2022 à 60 mg/kg P₂O₅.

Si cette recommandation venait à être adoptée par la France, deviendrait-il difficile de s’approvisionner en engrais phosphatés ? « Ça ne poserait pas de soucis », a assuré Jacques Fourmanoir, nouveau président de l’Unifa, l’Union des industries de la fertilisation, à l’occasion de l’Assemblée générale de l’organisation le 18 juin 2025. Certains engrais présentent d’ailleurs déjà des concentrations inférieures à la limite européenne, a-t-il indiqué.

« L’utilisation d’engrais phosphatés a été divisée par quatre »

L’Unifa attend à la fin de 2025 la publication d’une étude de l’Anses, pour laquelle elle a été auditionnée, et qui vise à comprendre l’origine de cette contamination pour proposer des leviers d’action. Jacques Fourmanoir a insisté sur l’important recul de l’utilisation des engrais minéraux phosphatés en France sur les quarante dernières années. « Entre 1972 et 2017, les livraisons de phosphore ont chuté de près de 80 % », peut-on lire sur le portail « Notre-environnement » du gouvernement.

La teneur des engrais minéraux phosphatés en cadmium dépend de la nature de la roche de laquelle ils sont extraits. Les roches sédimentaires en contiennent naturellement davantage que les roches ignées, comme l’a expliqué Jacques Fourmanoir. Au Maroc, qui fournit quelque 50 % de nos engrais minéraux phosphatés, les extractions sont réalisées à partir de roches sédimentaires.