« Un véritable fléau de santé publique. » Le 2 juin 2025, dans une lettre adressée au gouvernement et par communiqué de presse, les Unions régionales de professionnels de santé-Médecins libéraux (URPS-Médecins libéraux) alertent sur l’exposition des Français au cadmium, un métal lourd cancérigène qui s’accumule dans les sols, les plantes et pour finir, dans l’organisme humain.
Cette contamination étant liée « aux engrais importés en France », les organisations appellent le gouvernement à s’aligner sur les recommandations de l’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation. En 2019, l’autorité sanitaire avait recommandé de porter la concentration maximale en cadmium des engrais minéraux phosphatés à 20 mg/kg P2O5. Selon le collectif, il y a urgence à agir car si cette valeur est adoptée, elle ne permettra « une stabilisation de la contamination » que dans plusieurs décennies.
Soutenir le bio
Le collectif souhaite par ailleurs que l’État soutienne plus fermement le bio, notamment dans la restauration collective des établissements scolaires. En effet, d’après les études Esteban et ENNS (lire l'encadré), les enfants ne sont pas épargnés par la contamination au cadmium. Néanmoins, celle-ci serait plus faible dans l’alimentation bio, « inférieure de 48 % en moyenne » selon leurs travaux.
En contrepartie, les unions régionales s’engageraient à former l’ensemble des médecins libéraux à cette problématique. Les patients seraient ensuite sensibilisés sur les régimes alimentaires à adopter pour diminuer l’imprégnation.
« Profiter » du plan engrais
Le 26 mai 2025, l’association environnementale Les Amis de la Terre avait déclaré soutenir la mobilisation des URPS-Médecins libéraux contre ce « scandale sanitaire ». L’organisation demande par ailleurs la mise en œuvre de solutions structurelles, comme la réduction des utilisations d’engrais de synthèse. Cela doit passer par un « accompagnement réglementaire, technique et financier des pouvoirs publics vers un changement de pratiques agricoles et alimentaires », indique-t-elle dans son communiqué.
Et d’ajouter : « Nous appelons le gouvernement à profiter du « plan engrais » sur lequel il travaille actuellement pour prendre les mesures qui s’imposent concernant notre intoxication au cadmium. »