Des députés européens frileux sur la taxation des engrais russes
Les eurodéputés de la commission de l'agriculture vont proposer des amendements pour « atténuer l’impact » de la proposition de règlement de la Commission européenne qui vise à réduire les importations européennes d’engrais russes.
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Le 19 mars 2025, la commission de agriculture du Parlement européen a échangé sur la proposition de la Commission européenne d’adopter des sanctions sur les engrais russes. Elle doit rendre son avis sur la question le 5 mai prochain.
« Atténuer l’impact de ce règlement »
« Les agriculteurs ne peuvent pas continuer à être la monnaie d’échange pour les négociations politiques », a jugé Mireia Borrás Pabón (eurodéputée du groupe PfE (Patriots for Europ)), la rapporteure pour avis sur le sujet. Elle a notamment relayé les inquiétudes de nombreuses organisations agricoles françaises et européennes, sur les potentiels impacts que pourraient avoir ces mesures sur le prix des engrais, et demande une étude d’impact.
La députée a indiqué que la commission de l'agriculture proposera des amendements « pour atténuer l’impact de ce règlement ». Elle a notamment évoqué un délai de mise en œuvre de deux ans, un quota d’importation basé sur des références préguerre en Ukraine, une exclusion des engrais azotés, ou encore la mise en place d’un système de révision semestrielle.
« Nous avons voulu agir rapidement »
« Je prends bonne note des préoccupations », a déclaré Pierre Bascou, directeur général adjoint à la direction générale de l’Agriculture. Ce représentant de la Commission européenne a malgré tout défendu une proposition qui vise à « protéger la sécurité alimentaire de l’Union européenne ». Et d’assurer que « nous disposons des mécanismes pour faire face [aux potentiels impacts] et nous adopterons des initiatives s’il y a une augmentation substantielle du prix des engrais au sein de l’Union européenne ».
Au sujet de l’absence d’étude d’impact, Pierre Bascou a expliqué que « la situation est devenue urgente, nous avons voulu agir rapidement. Nous allons améliorer le système de suivi. Pas uniquement sur le prix des engrais dans l’Union européenne, mais on va également suivre les modèles des échanges commerciaux », a-t-il ajouté. Il y aura « une publication mensuelle qui répondra à la question de l’impact potentiel ».
Le Conseil de l’Union européenne a donné son feu vert sur la proposition de la Commission européenne le 14 mars 2025.
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