Guerre en Ukraine Bruxelles va proposer de cultiver les jachères
Bruxelles prépare des dérogations sur le taux minimal de terres en jachères imposé aux agriculteurs, afin de les mettre en culture. L’objectif : doper la production alimentaire de l’Union européenne face à l’impact de la guerre en Ukraine, a annoncé le commissaire à l’Agriculture le 17 mars 2022.
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La guerre opposant l’Ukraine et la Russie, deux gros producteurs de céréales, a propulsé les cours des huiles, blé, soja, colza, tournesol et maïs à des niveaux records. Et Moscou menace de suspendre ses exportations d’engrais dont les Européens sont dépendants.
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Des mesures d’urgence en préparation
Afin d’amortir l’impact pour les agriculteurs et de renforcer la sécurité alimentaire du continent, la Commission européenne prépare plusieurs mesures d’urgence qu’elle rendra publiques le 23 mars 2022. Parmi ces mesures, figure l’assouplissement des règles sur les jachères.
« Il faut des dérogations sur les terres non cultivées, a estimé le commissaire à l’Agriculture Janusz Wojciechowski devant la commission de l’agriculture du Parlement européen. Elles sont très importantes pour la biodiversité, bien sûr, mais je ne crois pas que ce soit le moment de laisser ces terres improductives. »
Pour la production de protéines végétales
« La Commission va proposer d’adopter une suspension (des règles), afin qu’on puisse utiliser ces terres pour la production protéinique, car il y a évidemment un manque de nourriture pour les élevages », pour laquelle l’Union européenne importait d’Ukraine et de Russie une part importante de ses besoins, a-t-il insisté.
Selon les règles de la nouvelle politique agricole commune (Pac), qui entreront en vigueur en janvier 2023 dans le cadre de plans nationaux en cours de négociation, les exploitations de plus de 10 hectares devraient laisser au moins 4 % de leurs terres non cultivées et rendues à la nature.
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Un soutien ciblé pour les éleveurs de porcs à l’étude
Bruxelles envisage par ailleurs de soutenir de façon ciblée les éleveurs porcins, d’assouplir les règles sur les aides publiques, et de puiser pour la première fois dans la « réserve de crise », un fonds de quelque 450 millions d’euros destiné à aider les agriculteurs en cas d’instabilité des prix, a détaillé Janusz Wojciechowski.
En revanche, le commissaire européen a de nouveau défendu la stratégie européenne « De la ferme à la fourchette ». Cette dernière qui vise, d’ici à 2030, à réduire de moitié l’usage de pesticides, de 20 % celui d’engrais, et à consacrer un quart des terres au bio. « Ce sont des objectifs qui vont dans le sens de la sécurité alimentaire », a-t-il insisté.
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