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Dermatose : les vétérinaires craignent « un divorce » avec les éleveurs

Malgré l'engagement des vétérinaires dans la lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse, les insultes et menaces continuent de s'abattre sur ceux qui s'expriment en public, dénonce l’organisation professionnelle représentative des vétérinaires libéraux (SNVEL).

Entre insultes, tags et menaces de mort, les vétérinaires tapent du poing sur la table. Après leur « dévouement exemplaire » face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), ils ne veulent plus être pris pour cible au risque de briser le lien de confiance entre vétérinaires et éleveurs.

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« Nous ne sommes pas les ennemis des éleveurs », rappelle non sans mal David Quint, président de l’organisation professionnelle représentative des vétérinaires libéraux (SNVEL), lors d’une conférence de presse tenue ce 16 décembre 2025 à Paris. Cet échange avec les médias a été organisé suite aux insultes, menaces et autres « attitudes mafieuses » envers les vétérinaires qui se sont exprimés publiquement ces derniers jours au sujet de la stratégie sanitaire déployée contre la DNC. « Nous la défendons fermement et avec conviction, martèle Stéphanie Philizot, présidente de la société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV). Nous protégeons la collectivité des cheptels. On ne peut pas s’arrêter aux portes d’un élevage, c’est le principe d’une lutte collective ».

« Ils se sacrifient pour le bien commun »

Pour ces spécialistes de la santé animale, une lutte vaccinale sans le pilier du dépeuplement ne serait « pas efficace » et engagerait « la viabilité des filières ». Jacques Guérin, président de l’ordre national des vétérinaires (CNOV), insiste : « ce qui se joue aujourd’hui, c’est l’avenir du modèle sanitaire français. Les dépeuplements ne concernent qu’une partie infime de la population bovine. Bien sûr, c’est dramatique et nous sommes très impactés par leur malheur. Pourtant, ils se sacrifient pour le bien commun, qui concerne 16 millions de bovins en France ».

Pour Jacques Guérin, la colère de la filière face aux cas en zone indemne, à des centaines de kilomètres engendrés par des déplacements illicites, relève du « pompier pyromane ». « On ne peut pas ne pas respecter le protocole, et reprocher au gouvernement que sa stratégie ne fonctionne pas », souligne-t-il.

Selon lui, les vétérinaires sont en droit d’appliquer une clause de retrait en cas de conflit avec les éleveurs locaux. « Si l’hystérisation ne se calme pas, c’est un divorce sur le long terme entre vétérinaires et éleveurs, craint Jacques Guérin. Faisons en sorte que la question sanitaire ne soit pas prise en otage d’autres sujets syndicaux et politiques ». Pour le président de l’ordre des vétérinaires, « le dévouement des vétérinaires est exemplaire. Ils sont partenaires des éleveurs depuis toujours, ils ont participé à la vaccination tout l’été. On ne peut pas oublier tout ce qu’ils ont fait ».

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