Sur quoi repose la stratégie de lutte du gouvernement contre le virus de la dermatose nodulaire contagieuse ? Sur trois piliers que le Cnopsav réuni en urgence hier, le 16 juillet 2025, par la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, a validé à l’unanimité moins une voix, selon le communiqué diffusé par le ministère.

Quels sont ces trois piliers ? L’abattage total des bovins présents dans les foyers, la mise en place de zones réglementées, et la vaccination dans ces zones. Concernant cette dernière, le ministère a annoncé que les doses de vaccins commandées avaient et livrées. Et qu’une campagne de vaccination commencerait la semaine du 21 juillet 2025.

« Nous sommes dans une course contre la montre pour éradiquer le virus et éviter sa propagation à tout le cheptel français, a déclaré Annie Genevard citée dans le communiqué du ministère. Les mesures aussi dures soient-elles, qui ont été validées ce soir […] sont indispensables pour protéger le cheptel français. »

Malgré la promesse du soutien de l’État et d’indemnisations, ces arguments vont avoir du mal à convaincre ceux qui s’opposent à l’abattage total dans les foyers. Cette mesure est l’objet de plusieurs mouvements de résistance en Savoie avec de nombreux soutiens dont celui de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne.

« Pour nous, il n’y a pas de solution miracle, argumentait Fanny Métrat, la porte-parole de la Confédération paysanne ce 17 juillet, au micro de France Inter. Avec le vivant, il n’y a jamais de solution miracle. C’est une histoire d’adaptation. Si on ne s’adaptait pas en tant qu’éleveur ou éleveuse, il n’y aurait plus d’agriculture aujourd’hui. »

« On observe, on accompagne et on s’adapte, poursuit la syndicaliste. Il va falloir sortir de ce schéma et croire que l’abattage total est la solution. Il y a aussi la stratégie vaccinale qui va rentrer en jeu, mais l’abattage total ne sert à rien. Il va falloir que notre ministre de l’agriculture le comprenne. »

Pour l’état, le dépeuplement répond aux obligations réglementaires européennes. Il doit être rapide pour empêcher la maladie de s’installer. « On sait très bien que derrière, il y a le statut indemne de la France qui permet l’exportation, ajoute Fanny Métrat. Si c’est juste pour une histoire de compétitivité sur le marché international, c’est bon, on n’en veut plus ! »

Un point pose question dans les propos rapportés par le ministère dans son communiqué de presse, et en particulier ceux d’Eric Cardinale, le directeur scientifique de la Santé animale et du bien-être animal à l’Anses (1) : celui des tests. « Avec les tests dont nous disposons et la recherche par PCR, il est possible de ne pas détecter la maladie alors même que le bovin est infecté, car la circulation virale est intermittente et la charge virale peut être trop faible pour être détectée. »