Les syndicats remettent un coup de pression au gouvernement
Alors que l’échéance du Salon de l’agriculture fixée par le gouvernement se rapproche, la pression monte devant les attentes des syndicats agricoles.
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Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a pris la parole le dimanche 11 février 2024 au soir sur BFMTV, afin d’évoquer l’évolution de la situation et des attentes des agriculteurs.
Il a notamment fait part de son inquiétude de ne pas avoir de nouvelles de l’avancée du gouvernement sur les annonces qui avaient été effectuées pour répondre aux revendications des agriculteurs.
« Il faut s’y mettre maintenant »
Tandis que le gouvernement est à mi-parcours entre l’annonce de la suspension des mobilisations des agriculteurs par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) et le début du Salon de l’agriculture, pour Arnaud Rousseau, « le tempo ne semble pas le bon ».
Il dénonce le manque de suivi sur les annonces du gouvernement, précisant ne pas savoir « à quel rythme ça avance ». Il réclame que durant les douze prochains jours qui le séparent du Salon de l’agriculture, un point d’étape soit effectué « toutes les 48 heures » afin de « dire quand ça va dans le bon sens, et dire ce qui ne va pas ».
« L’idée c’est de dire : “Il faut s’y mettre”et “il faut s’y mettre maintenant” parce que ça ne peut pas attendre le Salon de l’agriculture pour voir si finalement oui ou non ça va aller. »
Interrogé sur un retour éventuel des mobilisations, le président de la FNSEA répond sans équivoque « que personne n’a intérêt à nous balader », confirmant que les agriculteurs sont prêts à se remobiliser « si au moment du salon, [les] résultats ne sont pas à la hauteur des espérances ». « La colère est toujours vive, les gens attendent des résultats concrets. »
En revanche, concernant les mobilisations qui ont lieu cette semaine, elles sont « à l’initiative des départements, plutôt tournées vers la grande distribution, pour les relevés de prix ». Il ajoute que les enjeux sont forts également vis-à-vis de la grande distribution, où « un certain nombre d’engagements » sur le prix sont attendus, et de préférence « avant le Salon de l’agriculture ».
Observer l’avancement cette semaine
Arnaud Rousseau a par ailleurs annoncé avoir été convié à une rencontre avec le Premier ministre, le ministre de l’Agriculture et sa nouvelle ministre déléguée Agnès Pannier-Runacher ce mardi 13 février à 15h30. Un rendez-vous auquel est aussi convié son homologue des Jeunes Agriculteurs, Arnaud Gaillot.
Pour le représentant de la FNSEA, il s’agira de « prendre les points les uns après les autres », pour regarder leur avancement. Il l’affirme : « Nous les annonces, on les veut avant le Salon de l’agriculture, ou en tous les cas, le démarrage, parce qu’on est conscient qu’il y a un nombre de sujets qui prendront du temps. »
Les agriculteurs espagnols maintiennent la pression (08/02/2024)
La Confédération paysanne insatisfaite et mobilisée
Le président de la FNSEA était par ailleurs visé par une manifestation devant un site du groupe agroalimentaire Avril, près de Rennes le vendredi 9 février.
Environ 150 sympathisants de la Confédération paysanne se sont retrouvés pour bloquer les entrées du site de Bruz (Ille-et-Vilaine) avec des tracteurs. Des banderoles déployées sur des grilles réclamaient « Un revenu décent », ou encore, « Arnaud Garde ton glypho/déverse tes capitaux », en référence à Arnaud Rousseau, à la fois président de la FNSEA et président du conseil d’administration du géant agroalimentaire Avril.
Charlotte Kerglonou, porte-parole de la Confédération paysanne de l’Ille-et-Vilaine, a déclaré à l’AFP que l’action organisée vendredi visait à « montrer le conflit d’intérêts et bien montrer qu’on ne peut pas défendre les paysans quand on a les ambitions d’une multinationale de toujours vouloir faire plus d’argent sur le dos des paysans ».
Plus largement, le syndicat s’oppose au libre-échange des productions agricoles, symbolisé par le groupe Avril, explique Sébastien Vétil, membre de la Confédération paysanne, et se déclare non satisfait par les annonces du gouvernement.
Le ministère de l’Agriculture donne des gages
Coïncidence ou non, le cabinet du ministre de l’Agriculture a tenu à faire savoir, le 12 février, que le travail avance sur plusieurs points. Sur les objectifs de simplification au niveau local, tous les préfets en exercice ont rencontré les organisations professionnelles la semaine dernière, assure le cabinet qui indique qu’un travail de simplification au niveau national va également être enclenché sur la base des remontées effectuées par les préfets.
La rue de Varenne indique également que le projet de loi d’orientation (LOA), comportant un volet simplification et un volet souveraineté en plus de celui portant sur le renouvellement des générations, devrait être transmis au Conseil constitutionnel au plus tard au début de la semaine prochaine. Par ailleurs, les concertations sur le plan de souveraineté « élevage » sont relancées, avec l’objectif de pouvoir « renforcer » le plan d’ici au Salon de l’agriculture, assure-t-on.
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