L’ex-ministre de la Transition énergétique (2022-2024), réputée travailleuse, avait déjà dans ses précédentes fonctions géré nombre de dossiers complexes, allant de la renaissance du nucléaire à la gestion de l’approvisionnement en carburant pendant la grève dans les raffineries. Elle a aussi représenté la France pendant les Cop sur le climat, enchaînant les réunions et les nuits de négociations pour tenter d’accoucher d’accords internationaux ambitieux.

Une spécialiste des dossiers épineux

L’inspectrice des Finances, qui fêtera ses 50 ans en juin, est entrée au gouvernement pour la première fois en octobre 2018 comme secrétaire d’État à l’Économie. Elle s’occupe ensuite de l’Industrie (2020-2022) au sein du gouvernement de Jean Castex, où elle a eu à gérer les ravages des fermetures d’usines, tout en installant les prémices d’une réindustrialisation qui se voudrait verte et décarbonée, avec l’aide du plan de relance et sous l’égide de Bruno Le Maire.

Sur son bureau ont atterri les dossiers les plus épineux, doux euphémisme pour les conflits sociaux qui remontent jusqu’à Bercy. Des restructurations des fonderies automobiles au sauvetage d’Ascoval, cette Parisienne pur jus a eu l’occasion de faire le tour de la France qui se désindustrialise après la crise des « gilets jaunes ».

« Elle s’est tout de suite montrée conquérante », explique à l’AFP un témoin de ses premiers pas au ministère. Cette capacité à gérer les dossiers difficiles lui servira désormais à seconder le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, au moment où le secteur traverse une crise majeure. Avec un calendrier plus que serré : les agriculteurs ont donné au gouvernement jusqu’au Salon de l’agriculture pour concrétiser ses annonces et réclament une loi d’ici au mois de juin.

Pas de périmètre défini pour l’instant

Dans le décret du 8 janvier 2024 paru ce jour au Journal officiel, le périmètre d’action d’Agnès Pannier-Runacher auprès de Marc Fesneau n’est pas précisé. Le ministre de l’Agriculture a salué son arrivée sur Twitter précisant « le souci qu’elle a eu constamment dans ses précédentes fonctions tant sur l’industrie que sur l’énergie d’accompagner l’agriculture ».

Ancienne directrice de cabinet de la directrice générale de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) de 2003 à 2006, elle était plutôt attendue ces dernières semaines au ministère de la Santé. Diplômée de HEC et de Sciences-Po, cette mère de trois enfants issue de l’aile gauche de LREM, se distingue aussi par son long passage dans le privé.

Elle est passée en 2011 chez l’équipementier automobile Faurecia avant de devenir de 2013 à 2018 directrice générale déléguée de la Compagnie des Alpes, leader mondial de l’exploitation des domaines skiables. Elle a aussi exercé les fonctions de directrice adjointe des finances et de la stratégie du groupe public Caisse des dépôts et a été membre du comité exécutif du Fonds stratégique d’investissement, devenu BPI France.