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Changement de président et de méthode à la Coordination rurale

Bertrand Venteau a été élu pour la première fois en tant que président de la Coordination rurale.

Bertrand Venteau succède ce 19 novembre 2025 à Véronique Le Floc’h à la présidence de la Coordination rurale. L’éleveur de la Haute-Vienne annonce un changement de méthode à la tête du syndicat.

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Entre deux candidats aux visions stratégiques opposées, c’est finalement Bertrand Venteau qui est élu ce 19 novembre 2025 président de la Coordination rurale à Auch à l’issue d’un congrès électif. Il succède à Véronique Le Floc’h qui n’aura connu qu’un mandat de trois ans à la tête du syndicat après son élection en 2022 et un vote au résultat serré.

Des votes aussi serrés cette année en terres gersoises, mais qui ont tourné en faveur de son concurrent élu avec 74 voix contre 68 pour Véronique Le Floc’h. Bertrand Venteau est également président de la chambre d’agriculture de la Haute-Vienne, à la tête de laquelle il a été réélu aux dernières élections de janvier 2025 à l’issue desquelles la Coordination rurale a réalisé une percée historique.

La priorité « au terrain »

Âgé de 46 ans, l’éleveur de limousines défend un renforcement de l’organisation syndicale dans les départements. Il se montre particulièrement critique à l’égard de la direction nationale qui n’a pas reconnu suffisamment, selon lui, que la percée aux dernières élections des chambres d’agriculture et le développement de la Coordination rurale sont au crédit « des départements du Sud-Ouest et [de] ceux qui ont eu envie de bouger ». Il souhaite que ceux qui « ont fait leurs preuves sur le terrain » accèdent aux responsabilités nationales.

L’éleveur allaitant souligne un besoin de restructuration de l’organisation syndicale, tout en citant « une cassure entre les élus et les administratifs » au niveau national à la suite d’un important turn-over ces dernières années et le départ de cadres « historiques ». Il propose d’utiliser la marge financière supplémentaire obtenue grâce aux résultats des dernières élections des chambres d’agriculture pour recruter des animateurs dans les syndicats départementaux permettant de « proposer un meilleur service aux agriculteurs ».

Déclarant à La France Agricole qu’il « préférait une ligne dure à aucune ligne du tout », Bertrand Venteau annonce un virage stratégique à son arrivée à la tête de la Coordination rurale. La veille du scrutin, il critiquait les rapports « très privilégiés » de l’équipe nationale en place avec le gouvernement dans une relation « lisse ». Assez, pour que l’agriculteur évoque une relation de « cogestion », une critique que la Coordination rurale adresse traditionnellement à la FNSEA. Il souhaite que « la peur change de camp », celui des administrations, du gouvernement, des animalistes et écologistes.

« La lutte contre l’écologie punitive »

Sur le fond des idées, Bertrand Venteau place son action « dans la défense de l’intérêt général des agriculteurs ». L’agriculture doit « redevenir créatrice de richesses », selon lui. Il défend pour cela la nécessité au niveau européen de « sortir de la logique du Green deal à la politique décroissante ».

Au niveau français, il propose de s’attaquer à certains « verrous » comme « le principe de précaution sur les sujets sanitaires, phytosanitaires et de la gestion de l’eau » et fait de la « lutte contre l’écologie punitive » un cheval de bataille. Il cite à cet égard « la loi sur l’eau et le code de l’environnement » qu’il décrit comme « néfastes à l’agriculture ».

« L’écologie punitive est à la base de le déproduction française », ajoute-t-il en pointant du doigt différentes agences publiques comme l’OFB ou les agences de l’eau. Il plaide pour qu’elles soient supprimées, que leurs missions reviennent à leurs ministères de tutelle et que l’économie des postes supprimés soit fléchées vers l’agriculture.

Des idées et une méthode d’action qu’il pourra mettre en place avec un nouveau comité directeur composé de 15 membres sur 17 venant de sa liste (un poste restait en ballotage à l’heure où nous écrivons ces lignes). Seule de sa liste, Véronique Le Floc’h a été élue par les délégués pour y siéger.

Des adhérents conscients des différences de vues entre Bertrand Venteau et Véronique Le Floc’h espéraient qu’ils sauraient trouver la formule pour avancer ensemble. « Une nécessité », selon eux, pour que la Coordination rurale continue de défendre ses idées.

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