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Observatoire La collecte de lait de chèvre reste dynamique

En 2022, le prix moyen du lait de chèvre payé au producteur a atteint 833,90 €/1000 litres.

La production française de lait de chèvre n’a pas faibli en 2022, mais la hausse du prix du lait n’a pas suffi à couvrir la flambée des charges.

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Contrairement au lait de vache, la collecte de lait de chèvre se porte bien en France. En 2022, elle s’est établie à 515 millions de litres, une progression de 2 % par rapport à 2021, d’après l’Institut de l’élevage (Idele). La dynamique la plus forte a été enregistrée dans la Région Centre-Val de Loire (+5 %), devant l’Occitanie (+2 %), les Pays de la Loire (+1 %) et la Nouvelle-Aquitaine (+1 %). En revanche, la production a reculé dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes (–2 %).

« Légère amélioration des performances »

Pour Abdel Osseni, chargé d’études sur la conjoncture caprine à l’Idele, la bonne tenue de la collecte française ne tient pas seulement à la qualité des fourrages récoltés et stockés en 2021. « Il y a eu en 2022 une légère amélioration des performances laitières, alors que le cheptel a reculé de 5 % environ, rapporte-t-il. Un allongement des lactations a été observé. Aussi, certains producteurs ont ajusté à la hausse la quantité de concentré distribué pour booter la production et profiter de la hausse du prix du lait ».

- La collecte française de lait de chèvre a atteint 515 millions de litres en 2022.

En effet, le prix du lait de chèvre a nettement progressé l’an passé. D’après FranceAgriMer, le prix réel payé aux producteurs a atteint 833,90 €/1 000 litres, soit 58,10 € de plus qu’en 2021. Pour autant « cela n’a pas permis de couvrir l’envolée des charges », constate Abdel Osseni. L’an passé, l’Ipampa (1) lait de chèvre a bondi de 20 % par rapport à 2021. « Le coût de l’alimentation, qui constitue la moitié des dépenses, a augmenté de 24 % sur un an. Celui de l’énergie s’est apprécié de 37 % », précise le spécialiste de l’Idele.

« Faible demande intérieure »

Malgré cet afflux de lait, en 2022, les fabrications industrielles ont « diminué pour toutes les catégories par rapport à 2021 », rapporte FranceAgriMer. Celles de fromages se sont repliées de 0,8 %, « conséquence d’une faible demande intérieure dans un contexte inflationniste ». Dans le détail, la production a fléchi de 1,9 % pour les bûchettes et de 4,3 % pour les fromages frais. Le constat est le même pour les fabrications de yaourts et de lait fermenté (–3 %), ainsi que pour celles de lait conditionné (–12 % avec 12,5 millions de litres embouteillés).

- Les fabrications industrielles de produits à base de lait de chèvre ont « diminué pour toutes les catégories par rapport à 2021».

Pour l’ensemble des produits laitiers, « le faible niveau de la demande marqué par la dégradation du pouvoir d’achat a incité les transformateurs à privilégier la reconstitution de stocks afin d’absorber une partie de la collecte nationale (lire l’encadré ci-dessous) », analyse FranceAgriMer. Ces volumes engrangés devraient s’avérer utiles en 2023 pour compenser les soubresauts de l’offre laitière. Car si la collecte a de nouveau progressé de 3,2 % sur un an en janvier 2023, « les premières estimations pour février font état d’un repli de 4 % sur un an », avance Abdel Osseni.

(1) Indice des prix d’achat des moyens de production agricoles.

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