« Les livraisons d’engrais minéraux ont reculé en 2022-2023 »

« La campagne de 2022-2023 a été particulière, avec des prix qui se sont maintenus à des niveaux élevés, explique Florence Nys. C’était une situation de marché de crise. Les livraisons d’engrais minéraux ont baissé en volume en France. Des usines de production européennes ont fermé en septembre 2022 pendant quelques semaines à cause du coût du gaz, perturbant le marché. Nous avons observé un attentisme marqué des commandes entre novembre et décembre 2022. »

« Les importations ont, elles, été en forte hausse, en lien avec la levée des taxes douanières sur les importations d’urée et d’ammoniac pendant six mois, jusqu’en juin 2023. La provenance des certains fertilisants, dont l’urée, a été inhabituelle. Alors que les pays traditionnels d’importation sont l’Algérie, l’Égypte, la Tunisie et la Russie, des produits ont été importés depuis l’Asie et le Moyen-Orient sur cette campagne. »

Assolements modifiés

« Face à ces prix élevés, les pratiques des agriculteurs ont évolué, décrit la déléguée générale de l’Union des industries de la fertilisation. Ils ont modifié leurs assolements avec des cultures moins consommatrices d’azote, comme le tournesol. »

« Les zones d’élevages sont celles qui ont le moins acheté, choisissant de faire l’impasse sur les prairies quand les situations étaient trop compliquées La sécheresse n’a par ailleurs pas été favorable à l’utilisation d’engrais minéraux sur la dernière campagne. »

« À l’inverse, les volumes de livraisons des amendements minéraux basiques ont fortement augmenté, poursuit-elle. Les conditions ont été favorables pour l’épandage de ce type de produit. »

« Pour la campagne de 2023-2024, la dynamique retrouve un fonctionnement plus normal. Les prix ont chuté en février mars, mais restent aujourd’hui à des niveaux plus haut que ceux de 2019-2020. »