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La faiblesse de l’offre de maïs tire les prix mondiaux des céréales

Le maïs est considéré comme « le plus sensible » actuellement sur le marché des grains du fait du « resserrement de l’offre mondiale » et de « risques météorologiques dans les principales régions productrices du monde », explique Arlan Suderman.

Les prix mondiaux des céréales étaient soutenus ces derniers jours par le maïs, dans un contexte de resserrement de l’offre du grain jaune et d’une demande essentiellement satisfaite par les États-Unis.

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Mardi 18 février 2025 à la Bourse de Chicago, le maïs a gagné 1,16 % à 4,9350 dollars le boisseau (environ 25 kg), et le blé 1,08 % à 5,9825 dollars le boisseau (environ 27 kg) sur l’échéance la plus rapprochée (mars). Dans le sillage du marché américain, blé comme maïs s’échangeaient à la hausse mercredi sur Euronext, en début de séance, avant de refluer légèrement.

Prix mondiaux du maïs à la hausse

« On voit depuis plusieurs semaines une réorientation à la hausse des prix du maïs sur le marché mondial, […] liée à un manque de disponibilité chez les grands exportateurs », constate Sébastien Poncelet, analyste spécialiste des céréales chez Argus Media France. « Le seul pays qui a beaucoup de disponibilités à exporter, ce sont les États-Unis, qui exportent leur maïs à tour de bras, à un rythme actuellement supérieur aux dernières grandes années où la Chine était présente », explique-t-il.

En dépit d’une augmentation significative des prix, « la demande reste forte pour l’instant », relève Arlan Suderman, de la plateforme de courtage StoneX Financial. Le maïs, essentiellement destiné à l’alimentation du bétail, est aussi consommé par les hommes — notamment au Mexique, dans plusieurs pays latino-américains ou d’Afrique — ou converti en agrocarburant. Il est le produit considéré comme « le plus sensible » actuellement sur le marché des grains du fait du « resserrement de l’offre mondiale » et de « risques météorologiques dans les principales régions productrices du monde », explique Arlan Suderman.

Dans son rapport de février sur l’offre et la demande mondiales, le ministère américain de l’Agriculture a notamment révisé à la baisse (–1 million de tonnes par pays) le potentiel de production de maïs en Argentine et au Brésil « en raison d’une baisse des rendements » due à une météo défavorable. Le Mexique a encore récemment acheté 330 000 tonnes de maïs américain et la Corée du Sud, qui a acheté 132 000 tonnes de grains jaunes, s’est en partie fournie aux États-Unis, selon une note du cabinet Inter-Courtage.

Préoccupations climatiques pour le blé

Le blé, habituellement moteur du marché, doit cette fois la hausse de ses cours au maïs. Et aussi à des facteurs climatiques. « Les trois zones produisant du blé en ce moment dans l’hémisphère Nord - États-Unis, Europe de l’Ouest et mer Noire — ont chacun leurs soucis. Cela alimente la fermeté des prix des grains de la nouvelle campagne (2025-2026) sur les marchés à terme », relève Sébastien Poncelet.

Dans ces régions, des problèmes différents se posent aux cultures. Les États-Unis sont à nouveau confrontés à une vague de froid polaire, qui descend du Canada jusqu’au sud des grandes plaines céréalières, au Kansas ou en Oklahoma. En Europe de l’Ouest, et notamment en France, c’est l’excès de pluies et le manque d’ensoleillement qui inquiète pour la future récolte. En mer Noire, c’est au contraire le temps sec que surveillent les opérateurs.

Outre ces préoccupations météorologiques, les cours de la céréale du pain sont aussi soutenus par un retour de la demande internationale avec des appels d’offres de l’Algérie et de l’Arabie saoudite.

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