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Le prix de la graine de tournesol reste soutenu

Selon les dernières prévisions d’Agreste, au 1er décembre 2024, la production de tournesol ne dépasserait pas 1,5 million de tonnes, soit une chute de 26 % par rapport à la récolte exceptionnelle de 2023.

Les cours du tournesol ont encore grimpé depuis deux mois, en raison de la hausse des huiles. Cette augmentation est toutefois freinée par le recul du prix des tourteaux.

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Les disponibilités françaises en graines de tournesol sont en forte baisse pour 2024-2025 du fait d’une collecte tardive et faible. Selon les dernières prévisions d’Agreste, au 1er décembre 2024, la production ne dépasserait pas 1,5 million de tonnes, inférieure de 12 % à la moyenne des cinq années précédentes et de 26 % par rapport à la récolte exceptionnelle de 2023.

En cause, les mauvaises conditions météo qui ont favorisé les maladies fongiques et rendu impossible la récolte de certaines parcelles. Certains volumes collectés ne sont pas ou peu utilisables car les qualités sont trop dégradées. Cette moindre disponibilité devrait, selon Terres Inovia (institut technique des oléagineux) et Terres Univia (interprofession) « conduire les transformateurs et les utilisateurs à ajuster leurs approvisionnements et à s’adapter tout au long de la campagne de commercialisation 2024-2025 ».

La situation a fait fortement grimper les prix de la graine depuis plusieurs semaines. « Les problèmes de récolte dans le bassin de la mer Noire ont participé à la tension progressive du marché du tournesol, mais elle était déjà intégrée après l’été. Ce sont les problèmes franco-français qui ont fait la hausse des deux derniers mois », expose Maxence Devillers, analyste chez Argus Media. La graine de tournesol est montée jusqu’à 660,75 €/t rendu Saint-Nazaire le 5 décembre pour redescendre à 618 €/t le 18 décembre. Mi-octobre, elle était à 550 €/t.

Envol du palme

L’autre élément haussier pour le tournesol est la progression du prix des huiles, notamment en palme. « La demande en huile de palme est forte. Or, la production est en recul du fait des inondations dans les pays producteurs, explique Maxence Devillers. Son prix a grimpé de 20 % en l’espace de deux mois. »

L’huile de palme et l’huile de tournesol ont le même débouché en alimentaire, à l’inverse de l’huile de colza destinée à hauteur de 70 % aux biocarburants. Ainsi, quand l’huile de palme, que nous importons beaucoup, monte, elle devient trop chère pour les industriels qui se tournent vers l’huile de tournesol. Mais cette dernière est rare cette année en raison de la faible disponibilité en graines.

En revanche, les tourteaux sont un élément plutôt baissier. « Leur prix dévisse, notamment le tourteau de soja dont l’offre est bien plus abondante que la demande, explique le spécialiste. Il est donc très compétitif par rapport aux autres tourteaux. » Cela limite la hausse du tourteau de tournesol en France et réduit les marges de trituration des industriels. À terme, la situation peut réduire l’intérêt des acheteurs pour la graine.

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