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Influenza aviaire La Confédération paysanne vent debout contre la claustration

La Confédération paysanne dénonce les règles de claustrations des volailles qui, selon le syndicat, menacent l'élevage en plein air.

Banderoles, drapeaux et stickers à la main, plusieurs dizaines d'éleveurs se sont mobilisés à Paris pour dénoncer les mesures de claustrations des volailles qu'ils jugent "inutiles" pour limiter la propagation de la grippe aviaire.

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À l'appel de la Confédération paysanne, quelque quatre-vingts éleveuses et éleveurs venus de trente départements occupaient ce mardi 25 octobre 2022 l'entrée de locaux du ministère de l'Agriculture à Paris. Ils tenaient à exprimer leur "ras-le-bol" et leur "colère" face à l'inefficacité des mesures de confinement des animaux plein air en cas de virus de grippe aviaire, comme l'explique leur communiqué de presse du même jour.

"Les canards dans la mare"

Ces éleveurs de volailles, porcs et canards sont entrés en fin de matinée dans le bâtiment de la Direction générale de l'alimentation (DGAL) dans le 15e arrondissement de Paris. Munis de drapeaux aux couleurs du syndicat agricole, ils ont calmement investi le hall, qu'ils ont recouvert de centaines de fausses plumes blanches.

"Pas de cochons en prison", "les canards dans la mare", ont-ils scandé, tapissant les vitres de stickers "Sauvons l'élevage en plein air", et s'installant pour un pique-nique à base "de produits fermiers". Ces éleveurs estiment que les mesures de claustrations décrétées par les autorités pour lutter notamment contre la grippe aviaire "ont fait la preuve de leur inefficacité" pour les volailles élevées en extérieur.

Le communiqué ajoute qu'il en va de même pour "les élevages de porcs plein air "dans un contexte d'anticipation de peste porcine. Au total, le syndicat affirme que ces mesures de prévention "interdisent de fait l'élevage plein air, sans l'assumer auprès du grand public".

"La DGAL entre-ouvre enfin une porte!"

Une délégation de la Confédération paysanne a obtenu dans la foulée un rendez-vous avec la directrice générale de l'alimentation, Maud Faipoux, qui "a reconnu la spécificité des élevages plein air et des paysans, et la nécessité d'adapter les mesures sanitaires". Le syndicat se réjouit ansi que "la DGAL entre-ouvre enfin une porte!"

Le communiqué annonce que Maud Faipoux a proposé le lancement d’une expérimentation d’analyse de risques à l’échelle de chaque élevage. Expérimentation qui "va prendre du temps. C’est pourquoi, la Confédération paysanne demande que des garanties soient prises pour sécuriser tous les éleveur.euses. Cela signifie l’absence de sanctions administratives et financières. Sans quoi, ils disparaîtront, avant même les résultats de cette expérimentation."

La Confédération paysanne cible le transport d'animaux

Le syndicat, qui s'était désolidarisé de la feuille de route du gouvernement cet été, milite depuis lors contre des "réglementations absurdes" et réclame des adaptations pour protéger le mode d'élevage fermier. "Si c'est pour faire du plein air à l'intérieur, j'arrête", a défendu Hubert Anquetil, qui a refusé de claustrer ses 4 000 volailles l'an passé en Vendée et "n'a pas eu de cas" de grippe.

Les éleveurs renvoient la responsabilité au mode d'élevage industriel, qui selon eux, provoque une multiplication des transports d'animaux et de personnels, le tout dans des hangars de grande densité.

300 000 volailles abattues en deux semaines

Mercredi dernier, le ministère de l'Agriculture a réclamé le confinement des volailles plein air en Bretagne et dans les Pays de la Loire. Le niveau de risque lié à la grippe aviaire avait effectivement été relevé de "négligeable" à "modéré" début octobre, obligeant dès lors les éleveurs à mettre les volailles à l'abri dans les zones à risques.

Entre l'automne 2021 et le printemps 2022, plus de 20 millions de volailles ont été abattues dans les élevages, et le virus a recommencé à frapper de manière exceptionnelle dès la fin de juillet. Entre le 1er août et le 18 octobre, le ministère a déjà comptabilisé 25 foyers en élevage ayant entraîné l'abattage de 300 000 volailles, essentiellement dans l'Ouest.

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