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Filière Des ventes de foie gras maintenues, avec moins d’offre

En 2021, les ventes de foie gras sont restées stables, en volumes, sur le marché de la consommation hors domicile. Le grand retour de ce produit festif sur les tables des restaurants a été freiné par une baisse de fréquentation et un manque de disponibilité. Avec l’influenza aviaire, la production française a chuté de plus de 30 % entre 2019 et 2021. Et alors que l’épizootie gagne les Pays de la Loire, un nouveau repli de l’offre semble inéluctable en 2022.

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Si la filière du foie gras se trouve à nouveau dans la tourmente avec la propagation du virus dans les Pays de la Loire, le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog) a tout de même tenu à partager quelques notes plus positives, à l’occasion d’une conférence de presse le mercredi 16 mars 2022.

 

> À lire aussi : Des signaux « positifs » pour le foie gras (15/10/21)

Les consommateurs sont au rendez-vous

Malgré une offre réduite, le succès du foie gras auprès des consommateurs reste intact, assure l’interprofession. En 2021, les ventes en hyper- et supermarchés ont en effet progressé de 0,8 % en volume et de 1,1 % en valeur par rapport à l’année précédente. « Le foie gras réunit davantage de ménages acheteurs par rapport à la période pré-Covid : 40,5 % en 2021, contre 38,4 % en 2019 », informe Marie-Pierre Pé, directrice du Cifog.

 

Par ailleurs, les Français consentent à dépenser un peu plus lors de leurs achats : le budget consacré au foie gras, établi à 27,93 €, affiche une hausse de 1,50 € par ménage acheteur comparativement à 2020, mais sans retrouver son niveau de 2018, à 32,78 €.

 

« En revanche, nous constatons de plus en plus d’achats de dernière minute, avec une forte concentration sur la semaine de Noël », relève Marie-Pierre Pé. D’où la nécessité de travailler avec les enseignes sur la mise en avant du foie gras en amont des fêtes. Le Cifog pointe également un affaiblissement de l’offre en magasin. « Le nombre de références a baissé d’environ 30 % dans les hypermarchés, ce qui représente un manque à gagner important », poursuit-elle.

Manque de disponibilités

En restauration hors domicile, « le foie gras fait bel et bien son retour sur les tables mais pâtit de la baisse de fréquentation des établissements et d’un manque de disponibilité sur le foie gras cru en raison de l’influenza aviaire », renseigne l’interprofession.

 

En 2021, les volumes en cru reculent de 3,8 % par rapport à 2020 et de 37,5 % par rappot à 2019. Les ventes de foie gras transformé progressent, quant à elles, de 14,7 % par rapport à 2020, année marquée par les confinements successifs.

 

Ce quatrième épisode d’influenza aviaire a aussi « empêché bon nombre de ventes directes au moment des fêtes chez les producteurs du Sud-Ouest, ces derniers n’ayant pas pu reconstituer des stocks suffisants pour assurer la saison », explique le Cifog.

La balance commerciale reste positive

À l’international, l’assouplissement des mesures liées au Covid-19 a permis une reprise significative des exportations, de 9 % en volume et de 11 % en valeur par rapport à 2020. « Mais en raison de l’augmentation concomitante des importations à 11 % en volume et 31 % en valeur, la balance commerciale du foie gras a perdu plus de deux millions d’euros », indique le Cifog. Elle reste cependant positive, à près de 38 millions d’euros.

Un redémarrage de la production incertain

La filière se tourne à présent vers l’année 2022, et toutes les incertitudes qui l’accompagnent. « L’extrême violence de l’épizootie, qui a frappé le Sud-Ouest cet hiver et qui s’étend à présent dans les Pays de la Loire, le deuxième bassin de production (1), place la filière dans une situation inédite », rapporte Éric Dumas, président du Cifog. Sans parler de la flambée des coûts de production, qui s’intensifie en raison du conflit ukrainien.

 

En 2021, la France n’a produit que 11 674 tonnes de foie gras, soit un recul de plus de 30 % en deux ans. Pour cette année, la filière prévoit d’ores et déjà une nouvelle baisse de la production. Les élevages ont déjà perdu deux millions de canards. Et alors qu’un redémarrage de la production est annoncé au 29 mars dans le Sud-Ouest, la frappe soudaine de l’épidémie dans les Pays de la Loire, qui fournit 72 % des canetons, ravive les inquiétudes.

 

« Les capacités de production prochaines dépendent désormais de la maîtrise de la propagation de l’influenza aviaire dans les élevages de reproducteurs des Pays de la Loire », indique le Cifog, qui œuvre, avec les autres acteurs des filières avicoles, pour « protéger les outils de sélection et de reproduction ».

 

(1) Le bassin du Sud-Ouest concentre près de 40 % de la production de volailles en France tandis que la Région Pays de la Loire en englobe 24 %.

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