Christophe Béchu met les Soulèvements de la Terre en garde
Le ministre de l’Écologie, Christophe Béchu, perçoit l’annulation de la dissolution de l’association « Les Soulèvement de la Terre » par le Conseil d’État, comme un « avertissement » envers le collectif.
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La décision du Conseil d’État d’annuler la dissolution du collectif écologiste « Les Soulèvements de la Terre » (SLT) ne fait pas l’unanimité. Après de nombreux rebondissements, c’est Christophe Béchu qui s’est exprimé à ce sujet sur la chaîne télévisée France Info, ce vendredi 10 novembre 2023.
En réponse à un tweet du collectif, le ministre rétorque qu’il ne s’agit « absolument pas d’un camouflet » pour l’exécutif. « Il faut rappeler que le rapporteur du Conseil d’État […] a considéré que la dissolution était justifiée. Si vous lisez la décision du Conseil d’État, ils ne disent pas : le gouvernement n’aurait pas dû faire ça. Ils disent : ils n’ont pas totalement franchi la ligne rouge », argumente le ministre de l’Écologie.
L'annulation de notre dissolution n'est pas seulement un camouflet pour le gouvernement, elle est aussi une défaite pour la @FNSEA et l'agro-industrie, qui ont poussé à accélérer une procédure fragile juridiquement et politiquement.
— Les Soulèvements de la Terre (@lessoulevements) November 10, 2023
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Qualifié d'« écoterrorisme » par le ministre, Gérald Darmanin, la plus haute juridiction administrative du pays a finalement jugé ce jeudi 9 novembre 2023, « qu’aucune provocation à la violence contre les personnes ne peut être imputée » à l’association. Pour autant, elle reconnaît que les militants se sont « livrés à des provocations, à des agissements violents à l’encontre des biens », notamment lors des manifestations de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres. Toujours selon le Conseil d’État, leur dissolution « ne constitue néanmoins pas une mesure adaptée, nécessaire et proportionnée ».
« C’est la porte à tout »
« Je pense que la violence n’est jamais justifiée. Quand vous commencez à dire, ce n’est que de la violence contre les biens, qu’on a une motivation légitime pour le faire […], vous quittez l’État de droit. Demain, ce sera la porte ouverte à ce que chacun puisse considérer que sa cause justifie de ne pas respecter les règles », sermonne le ministre de l’Écologie. L’homme politique y voit « un appel à la retenue et un avertissement pour ceux qui pensent qu’on peut faire appel à la violence de n’importe quelle façon dans ce pays ».
Revigorée par la déclaration des magistrats, l'association annonce déjà de nouvelles actions dans un communiqué de presse publié à la suite de l’audience. « Je veux croire que [Les Soulèvements de la Terre] ont entendu qu’ils étaient passés très près de la dissolution, et que ça sera suffisant pour éviter que les mêmes causes produisent les mêmes effets », insiste le ministre de la Transition écologique. « Les images de Sainte-Soline, les cocktails Molotov, les battes de baseball utilisées pour aller taper, blesser des dizaines de policiers et gendarmes qui ne faisaient que leur travail, ça n’a pas sa place en démocratie », conclut-il.
Déception de la FNSEA
De son côté, la FNSEA réagit négativement à la nouvelle sur les réseaux sociaux. « Les agriculteurs doivent-ils comprendre que le droit ne peut désormais plus rien pour les protéger des menaces et destructions ? », s’insurgeait le jour même le trésorier du syndicat, Eric Thirouin, sur X (ex-Twitter).
Le @Conseil_Etat a donc annulé la dissolution des soulèvements de la terre
— Eric THIROUIN (@EricTHIROUIN) November 10, 2023
Les agriculteurs doivent-ils comprendre que le Droit ne peut désormais plus rien pour les protéger des menaces et destructions ?
A-t-on réellement conscience qu'une telle décision va inévitablement… pic.twitter.com/WbxLZY1kmh
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