Login

Bien-être animal La fin de la castration à vif des porcs perturbe les charcutiers

La Fédération française des industriels, charcutiers et traiteur compte sur la loi Egalim 2 pour permettre aux éleveurs d’avoir recours aux techniques de castration alternatives, plus coûteuses. © Yann Cainjo

La Fédération française des industriels, charcutiers et traiteurs salue l’arrêt prochain de la castration à vif des porcelets, mais insiste sur la nécessité de s’approvisionner en viandes issues de mâles castrés pour la fabrication de certains produits. Les inquiétudes liées au surcoût engendré par les nouvelles méthodes de castration pourraient être balayées par la loi Egalim 2.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Oui à la prise en compte de la douleur lors de la castration des porcelets, non à la généralisation du mâle entier, soutenait la Fédération française des industriels, charcutiers, traiteurs (Fict) lors de sa conférence de presse annuelle, organisée le 7 octobre 2021.

Alors que la fin de la castration à vif sera actée au 1er janvier 2022, les alternatives qui s’offrent aux producteurs inquiètent la fédération, qui craint de rencontrer des difficultés d’approvisionnement sur les mâles castrés.

Le mâle entier n’a pas réponse à tout

La Fict soutient le développement de l’élevage du mâle entier, « lorsque cela est possible ». Toutefois, la qualité et la quantité de gras des viandes qui en sont issues « ne sont pas compatibles avec la fabrication de certains produits, en particulier les salaisons sèches », insiste-t-elle.

Autre frein régulièrement souligné par les entreprises de l’aval, les risques de viandes odorantes, pouvant entraîner un rejet par le consommateur. « Pour arriver à des taux de mâles odorants faibles, il y a tout un travail de sélection génétique et de formation à leur détection dans les abattoirs qui prennent du temps », rappelle la Fict.

À lire aussi : Arrêt de la castration, produire des porcs mâles entiers (15/09/2021)

L’offre de porcs castrés français pourrait devenir insuffisante

La castration sous anesthésie ainsi que l’immuno-castration par vaccin sont mises sur la table. Des études pour évaluer la compatibilité de la viande issue de porcs immuno-castrés avec la fabrication de certains produits sont également en cours, ajoute la fédération, « une étude européenne ayant démontré son acceptabilité par le consommateur français ».

Les surcoûts associés aux castrations alternatives pourraient inciter les éleveurs à se tourner vers l’élevage de mâle entier. L’offre en pièces de découpe issues de mâles castrés pourrait alors diminuer, contraignant les industriels à recourir aux importations, prévient la Fict.

Egalim 2 pour compenser les surcoûts

Le coût de ces nouvelles techniques de castration ne devra pas être supporté par les éleveurs, mais par les consommateurs, « dans l’esprit de la loi Egalim 2 », estime la Fict, reprenant les propos du ministre de l’Agriculture lors de sa visite au salon Space en septembre 2021. À ce sujet, elle appelle l’ensemble des maillons de la filière à élaborer un accord professionnel sous l’égide de l’interprofession Inaporc.

À lire aussi : Filière, « Trouver le meilleur deal avec les abatteurs » sur la castration des porcs (16/09/2021)

Elle salue par ailleurs l’adoption de cette loi par les sénateurs et les députés le 4 octobre 2021, soulagée que les modifications apportées « rééquilibrent les forces entre entreprises de charcuterie traiteur et leurs clients distributeurs, même si la complexité qui découle de ce texte inquiète nos entreprises ». Ces dernières font face à la flambée de leur coûts de production, alors que certaines ont été fragilisées par des pertes de débouchés durant la crise sanitaire.

Raphaëlle Borget

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement