Partir à l’étranger en apprentissage agricole, c’est possible !
Partie en Estonie alors qu’elle était apprentie en France, Margot Coelho a témoigné de sa « chouette » expérience au Salon de l’agriculture grâce au programme Erasmus +.
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Si c’était à refaire, elle n’hésiterait pas une seconde. Margot Coelho, 18 ans, est partie trois semaines en Estonie dans plusieurs exploitations laitières en mars 2024. Dans l’année, elle suit pourtant une formation en apprentissage dans une ferme française d’engraissement de bœufs avec la MFR (maison familiale rurale) Sud Auxois Morvan (Côte-d’Or) à près de 2 500 kilomètres de là.
« Dans notre MFR, la mobilité est obligatoire », explique Delphine Montoya, référente en mobilité de l’établissement. C’était à l’occasion d’une conférence sur le sujet organisé par Ocapiat au Salon de l’agriculture, le 26 février 2025. Cette mobilité se déroule grâce à Erasmus +, le pendant professionnel d’Erasmus. Le programme européen finance un séjour à l’étranger pour les apprentis, stagiaires, étudiants et même professionnels.
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Pour les apprentis comme Margot, le séjour à l’étranger (de plusieurs semaines à deux mois) se négocie avec le maître d’apprentissage dès la signature du contrat avec la MFR. « Généralement, ils disent oui, rassure Delphine Montoya. C’est bien de laisser partir [les jeunes] car il y aura une réelle montée en compétences de l’apprenti. »
« Ça apporte quoi cette mobilité ? Des compétences transverses : de la confiance en soi, de l’intelligence collective, de l’autonomie… énumère le père d’Erasmus + pour les apprentis et eurodéputé Jean Arthuis. Combiner des formations techniques à ces compétences transverses, c’est se mettre sur la voie de l’excellence ! »
Prendre confiance en soi
« Très, très stressée » quelques jours avant son voyage, Margot en ressort « mature » avec « plus de confiance en [elle] ». En plus de « découvrir le pays les week-ends » avec ses camarades français, belges et norvégiens, la jeune apprentie y a découvert une autre organisation du travail. « En Estonie, tout est robotisé, je me suis rendue compte que nous, les Français, on travaille beaucoup […] alors que là-bas c’est surtout de la surveillance. »
Désormais ambassadrice du programme — une fierté pour elle et ses parents tout aussi inquiets au départ — elle partage son expérience auprès d’autres jeunes et institutions. Margot espère maintenant repartir. Trois mois, ce ne serait pas un peu long ? « Ce serait parfait ! », répond la jeune femme qui prépare son baccalauréat.
Et pourquoi pas six mois en Laponie, en Islande ou aux États-Unis ? « La mobilité courte est excellente parce que ça permet de mettre le pied à l’étrier », abonde Jean Arthuis. Pour lui, cette durée permet de « donner envie » de partir plus longtemps.
Les séjours à l’étranger se développent dans la formation agricole, « 70 % des établissements agricoles participent au programme Erasmus qui finance 15 000 mobilités chaque année », chiffre Nelly Fesseau, directrice de l’agence Erasmus + en France.
Si les jeunes sont conquis, il faut encore que les centres de formation investissent pleinement la possibilité en proposant ces mobilités et en développant des enseignements dispensés dans d’autres langues.
Les centres de formation sont nombreux et la compétition peut être rude. « La mobilité fait partie des éléments d’attractivité », assure Jean Arthuis. Ceux qui ne prendront pas ce virage international y risquent leur survie, prédit l’eurodéputé.
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