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Agriculture biologique La Confédération paysanne s’alarme du « désengagement de l’État »

La Confédération paysanne fustige le "désengagement de l'Etat" pour l'agriculture biologique.

La Confédération paysanne somme le gouvernement d’agir en urgence pour l’agriculture biologique qui se trouve dans une situation « alarmante ». Le syndicat fustige l’inaction de l’État et lui propose des solutions pour sauver la filière bio.

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L’État « dénigre l’agriculture biologique ». Dans un communiqué de presse du mercredi 12 octobre 2022, la Confédération paysanne fustige l’abandon des productrices et producteurs bio par les pouvoirs publics. Le syndicat somme le gouvernement d’agir en urgence pour la filière en grande difficulté.

« Des pseudos pratiques agroenvironnementales »

Le 4 octobre dernier, la FNSEA attaquait la grande distribution, responsable selon elle « d’aggraver la crise ». Aujourd’hui, c’est au tour de la Confédération paysanne de tirer la sonnette d’alarme. « Le rapport de force [avec la GMS] est réel, on est d’accord là-dessus avec la FNSEA, commente Laurence Marandola, secrétaire nationale de la Confédération paysanne. Mais rien ne changera sans intervention des pouvoirs publics. C’est à eux d’agir en urgence ! »

Elle explique : « On a beaucoup entendu ‘c’est le marché qui doit rémunérer le bio’, mais ce n’est pas le cas. Et c’est bien pour ça que la Pac existe. » À ce titre, le syndicat fustige le « désengagement de l’État dans l'aide à la production, en faisant le choix de supprimer l’aide au maintien dans la Pac. »

Le « dénigrement systématique de la certification AB » est également pointé du doigt dans le communiqué, ainsi que « sa mise en concurrence organisée, notamment par les pouvoirs publics, avec des pseudos pratiques agro-environnementales ».

La Confédération paysanne en ordre de marche

Pour renverser la tendance et ainsi contrer la baisse de la consommation des produits bio, la Confédération paysanne enjoint au ministère de l’Agriculture de mettre en place une aide conjoncturelle forfaitaire pour les agricultrices et agriculteurs de la filière bio.

Elle réclame aussi « la pleine et entière application de la loi EGAlim », ajoute Laurence Marandola. Quant à la restauration collective, « on est loin du respect des 20 % de produits bio. Aujourd’hui, il y en a à peine 6 % », déplore-t-elle.

À cela s’ajoute une demande « d’outils d’anticipation et de gestion de crise à l'image de ce qui se pratique dans les filières agricoles conventionnelles ». La secrétaire nationale du syndicat l’affirme, « les chiffres sur le bio ne sont pas traités. Il faut un observatoire extrêmement sérieux. »

« Selon nous, c’est une crise conjoncturelle. Elle met à mal des filières entières et les paysannes et paysans en pâtissent malgré les efforts colossaux qui ont été faits, conclut-elle. Le cabinet du ministre s’était engagé à nous envoyer des signaux, mais nous ne recevons que des e-mails pour nous dire de patienter. Or, c’est maintenant qu’il faut agir, il y a urgence ! Notre échéance est avant la fin de l’année, sinon on se mettra en ordre de marche. »

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