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Divergences Le débat public sur l’agriculture divise les syndicats

Plus de 120 citoyens français ont débattu ce week end de l’agriculture. ©Twitter ImPACtons

Fausse représentativité, inquiétude, espoir, le débat public sur l’agriculture suscite des réactions différentes chez les syndicats agricole. Si la Coordination rurale et la FNSEA sont plutôt méfiantes voir hostile, la Confédération paysanne acceuille très positivement l’initiative.

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Le débat public sur l’agriculture qui s’est déroulé ce week end à Paris suscite des réactions diverses. Interrogée sur LCI, le lundi 28 septembre 2020, Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA faisait part de son inquiétude : «Consulter oui, donner le pouvoir de décision en disant, je prends les 146 mesure de la convention citoyenne, ça m’inquiète.»

Une étude d’impact pour chaque proposition

Pour la présidente de la FNSEA, l’agriculture est un sujet trop complexe pour laisser la place aux « Il y a qu’a... » de citoyens pas suffisament informés sur la Pac. Par ailleurs, selon elle, le panel manquait d’économiste.

Christiane Lambert a demandé a ce que les propositions soient étudiées avant d’être acceptées : « Moi je souhaite qu’il y ai une étude d’impact sur chacun des dispositifs, sinon, qu’est ce qu’on va faire? C’est le syndrome néonicotinoïde ou le syndrome cerise. On décide en France pour être plus blancs que les autres et on est des héros morts. » Christiane Lambert a part ailleurs rappelé que nombre d’agriculteurs vivent mal cette initiative.

Une trop faible représentativité

La Coordination rurale, de son coté, ne voit pas non plus positivement l’initiative du débat public. « L’agriculture est le seul métier où l’on demande à des citoyens de dire comment il faut que nous travaillions », explique Alexandre Armel, le secrétaire général du syndicat. Concernant la représentativité du monde agricole dans ce débat, s’il admet qu’elle est à l’image de la population française, il trouve choquant qu’elle ne soit pas plus élevée pour parler de l’avenir de l’agriculture. « Il est un peu dangereux de laisser l’avenir de l’agriculture aux mains des citoyens.

Le représentant de la Coordination rurale se félicite cependant que la question de la rémunération des agriculteurs arrive dans les premiers points qui ressortent de cette discussion. Concernant la transition écologique évoquée lors du débat, Alexandre Armel souhaite alerter les citoyens sur l’augmentation du prix de l’alimentation. « Aujourd’hui, on ne sait pas combien de citoyens peuvent payer plus. Si on fait transition écologique trop poussée, on fera part plus belle aux produits d’importation. »

La Confédération paysanne positive

« Ouvrir le débat agricole à d’autres personnes, sortir du monde agricolo-agricole » sont autant de raison de se réjouir de l’assemblée citoyenne selon Nicolas Girod, le porte parole de la Confédération paysanne. « La Pac est aussi une politique alimentaire, sociale et environnementale. Elle utilise aussi de l’argent publique», explique-t-il. C’est donc normal que les citoyen non agriculteurs soient consultées. »

Seul défaut de cette initiative selon la confédération paysanne : la courte durée du travail proposé ne s’accorde pas avec la complexité des enjeux agricoles. « Les réponses des citoyens ne sont pas toujours adaptables. On a besoin de réponses économiques qui ne sont pas toutes comprise dans la Pac. » Le libre-échange et les distorsions de concurrence en sont des exemples.

> A lire aussi : Ils vont débattre à nouveau de la future Pac (25/09/2020)

Renaud d’Hardivilliers

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