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« Les gens voient comme j’aime les vaches »

Éleveur dans la Somme, Olivier Thibaut est motivé par son élevage et tient à le faire savoir au grand public.

Éleveur dans la Somme, Olivier Thibaut est motivé par son élevage et tient à le faire savoir au grand public.

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« Je suis un communicant modeste », se présente Olivier Thibaut. Pas vraiment, en fait. Éleveur dans la Somme, il liste ses réseaux sociaux : LinkedIn, Twitter, Facebook. Il ajoute qu’il est engagé dans sa coopérative jusqu’à devenir administrateur de Sodiaal. À 50 ans, il se souvient aussi qu’il a commencé la communication dans des terrains moins digitaux : président des Jeunes Agriculteurs de son département puis président de la section laitière de sa FDSEA.

La communication est essentielle pour le métier

C’est à ce moment-là qu’Olivier Thibaut comprend définitivement que la communication est essentielle pour le métier. C’est alors que l’installation de la ferme dite « des mille vaches » en 2017 enflamme la presse locale puis nationale. Il est sollicité très souvent.

« Ce que j’ai appris, c’est que les médias m’interrogeaient en n’attendant qu’une position : il fallait être pour ou il fallait être contre. Je me suis efforcé de montrer que c’était trop caricatural et qu’il fallait mieux comprendre le métier », se souvient-il.

Exigence

Olivier Thibaut en tire la leçon quand il se lance sur les réseaux sociaux. D’abord assez provocateur, il découvre la violence des retours qu’il reçoit. Il change : « Depuis, je me suis donné des règles. Je n’insulte jamais. Je vouvoie les interlocuteurs. Je ne réponds pas aux provocations. » Et il adopte une attitude modeste.

Sans l’expliquer, sans donner de leçon, sans jalousie, Olivier Thibaut montre l’élevage, tout simplement. « C’est utile de montrer ce qu’on fait de façon directe et simple. Ça montre que ce métier, ce ne sont pas que des contraintes. Je suis heureux quand je regarde mes génisses dans le pré. Autant le dire », affirme Olivier.

Pour lui, le bien-être animal est lié au bien-être de l’éleveur : « La société peut être exigeante avec les éleveurs si elle, à son tour, répond aux exigences de l’élevage grâce à ses actes d’achat et aux prix des produits », ajoute-t-il. C’est justement en communiquant qu’il explique ses choix d’exploitation : 1,3 million de litres de lait, trois personnes, 170 hectares répartis par moitié pour l’élevage et pour les grandes cultures, un robot de traite…

C’est un système assez ordinaire dans cette partie de la Picardie mais qui peut recevoir des critiques du grand public. « Je comprends qu’il existe d’autres systèmes. On ne peut pas tous être pareils. Mais je sais que c’est en le partageant que les gens voient comme j’aime les vaches », conclut Olivier Thibaut.

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