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« La rentabilité de mon exploitation passe avant tout »

Mathieu Sainte-Beuve expérimente en permanence de nouvelles pratiques culturales pour diversifier ses revenus.

Méthanisation, photovoltaïque, agriculture régénératrice… Mathieu Sainte-Beuve ne recule devant aucun marché, quitte à rebrousser chemin si le vent tourne.

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Installé il y a dix ans sur l’exploitation familiale à Noyers-Saint-Martin, dans l’Oise, Mathieu Sainte-Beuve est en perpétuelle évolution. Diplômé d’UniLaSalle, puis conseiller auprès des agriculteurs et des chefs d’entreprise pendant sept ans chez BNP Paribas, le céréalier de 39 ans n’a pas peur du changement.

Diversifier ses sources de revenus

Assis à son bureau entre deux chantiers de plantation de pommes de terre, il explique chercher constamment à diversifier ses sources de revenus en testant de nouvelles pratiques agricoles sur les 360 hectares qu’il cultive. « J’ai un assolement déjà bien diversifié, mais face aux aléas climatiques, économiques et environnementaux, j’introduis la culture du lin fibre et de la pomme de terre d’industrie pour m’ouvrir au marché de la frite. Elles ont une forte valeur ajoutée, mais elles sont aussi plus techniques, détaille-t-il. Je vais limiter leur part à 5 %. »

Et Mathieu ne s’arrête pas là. Il développe un projet de méthanisation et vient de concrétiser l’équipement d’une « grosse partie » de ses toitures en panneaux photovoltaïques. « Je viens aussi de valider avec mon industriel en pommes de terre un contrat d’agriculture régénératrice qui commence cette année, se réjouit-il, envisageant un retour en arrière si ça ne fonctionne pas. La prise de risques est assez limitée. »

« Le grand public est désinformé ! »

Son temps de travail ? Le père de trois enfants ne le perçoit pas comme une charge pour sa vie personnelle, mais « ça laisse moins de temps pour parler du métier, alors qu’il y a un vrai problème de communication. Le grand public est désinformé ! » Inquiet pour la future génération, il participe à l’Agora des collèges, une initiative de sa coopérative. « Je suis loin du consommateur, je ne fais pas de vente directe, donc ça me permet de faire passer mes idées à un public local et en devenir, même si ça ne rapporte rien à mon exploitation. »

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