La Commission européenne ne rassure pas sur le budget de la Pac
Malgré la mobilisation des agriculteurs à Bruxelles le 20 mai 2025, la Commission européenne ne semble pas reculer sur son plan de fusion pour le budget de la Pac.
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Les protestations du monde agricole ne semblent pas faire trembler la Commission européenne. Tandis que le Copa Cogeca, syndicat européen représentant les agriculteurs et les coopératives, et quelques organisations nationales agricoles réalisaient une mobilisation « flash » à Bruxelles le 20 mai 2025, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, s’exprimait à la conférence annuelle sur le budget de l’Union européenne pour 2025.
Des positions opposées
Et c’est peu dire que leurs positions sont éloignées. Quand les manifestants réclament une « ligne budgétaire dédiée et sécurisée, et un budget Pac ajusté à l’inflation », l’exécutif continue d’avancer sur son projet de fusion du budget de la Pac, en particulier celui du deuxième pilier, dans un fonds unique aux côtés du budget de la cohésion.
« Le budget que nous connaissons aujourd’hui a été conçu pour un monde qui n’existe plus », avance Ursula von der Leyen qui prévient. « Le nouveau budget reposera sur une nouvelle structure. Il sera axé sur des « partenariats nationaux et régionaux pour les investissements et les réformes » ». Autrement dit, les pays membres de l’Union européenne deviendraient les gérants de ces budgets, avec davantage de latitudes pour orienter leurs priorités.
C’est un signe, donc, que la Commission ne compte pas changer de braquet malgré ses mots rassurants. « Soyons donc clairs : dans notre prochain budget, la politique de cohésion et la politique agricole commune occuperont une place centrale », appuie Ursula von der Leyen sans nier leur réforme. « Elles seront modernisées et mieux adaptées aux défis d’aujourd’hui ».
« La structure va s’effondrer comme un château de cartes »
Cette perspective alarme Massimiliano Giansanti le président du Copa-Cogeca. « La question du budget est loin d’être une question technique, a-t-il insisté pendant la mobilisation. C’est une priorité politique essentielle qui détermine l’ambition et la cohérence globale des politiques agricoles européennes ». Pour le président de l’organisation agricole, sans maintien et renforcement d’un budget de la Pac, « toute la structure pourrait s’effondrer comme un château de cartes » avertit-il.
Pour la France, la FNSEA a elle aussi accompagné le mouvement par l’intermédiaire de Franck Sander, vice-président du Copa-Cogeca, qui compte ses alliés au sein de la Commission européenne. « Autant le commissaire à l’Agriculture a un discours clair sur le budget, autant le commissaire au Budget n’a pas encore tranché sur la fusion du deuxième pilier », observe-t-il. « C’est pour cela qu’il ne faut pas s’arrêter à la mobilisation d’aujourd’hui, il faut maintenir une pression ultra-forte d’ici au 16 juillet ». Date à laquelle la Commission européenne présentera son projet final.
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