La nomination du nouveau Premier ministre divise les syndicats agricoles
Les réactions des syndicats agricoles sont partagées après la nomination par le président de la République du nouveau Premier ministre, Michel Barnier, ce jeudi 5 septembre 2024. Ils restent dans l’attente de l’annonce de leur futur ministre de l’Agriculture.
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Négociateur en chef de l’Union européenne pour le Brexit et ancien ministre de l’Agriculture de 2007 à 2009 sous le gouvernement de François Fillon, Michel Barnier (LR) a été nommé Premier ministre ce jeudi 5 septembre 2024. Les réactions dans le monde agricole ne se sont pas fait attendre, et les syndicats sollicitent des réponses urgentes du futur gouvernement pour faire face au contexte de crise traversé par le secteur.
Si les syndicats agricoles majoritaires, FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA), lui souhaitent « pleine réussite », mais surtout, de placer l’agriculture « dans les priorités immédiates de son Gouvernement », la Confédération paysanne « prend acte de la nomination » et demande à être reçue urgemment, tandis que La Coopération Agricole donne ses priorités pour une stratégie alimentaire conquérante.
La nomination au plus vite d’un ministre de l’Agriculture
« Le secteur agricole et agroalimentaire doit pouvoir bénéficier de toute urgence d’un accompagnement sérieux », affirment la FNSEA et JA dans un communiqué commun diffusé le jour même. Ils attendent une nomination dans les plus brefs délais d’un ministre de l’Agriculture. Ce nouveau ministre devra avoir pour maîtres-mots : « pragmatisme dans la décision, et visibilité pour les acteurs économiques et ambition de production pour un retour à la souveraineté alimentaire en France », énoncent les deux syndicats.
« Les exploitations agricoles, filières animales et végétales confondues, sont confrontées à des difficultés majeures, avec un risque immédiat sur les trésoreries et le maintien de l’activité agricole à court terme dans certaines filières », pointent du doigt les syndicats majoritaires. « La mauvaise conjoncture climatique, sanitaire et économique » exige, elle aussi, une attention urgente.
L’ampleur des mobilisations du début de l’année témoigne de l’urgence de répondre aux impératifs des agriculteurs, en attente de mesures législatives et réglementaires rapides. Dans ce but, la FNSEA et JA appellent le Premier ministre à se saisir au plus vite de leur loi « Entreprendre en agriculture », pour enfin aboutir sur le projet de loi d’orientation pour le renouvellement en agriculture et répondre à la crise.
« Un déni démocratique » selon la Confédération paysanne
De son côté, la Confédération paysanne dénonce « un déni démocratique qui va à l’encontre des résultats issus des élections législatives », dans un communiqué partagé le jour même. Rappelant à son tour le contexte de crise agricole, doublée d’une « crise sanitaire incontrôlée » dans les élevages, le syndicat exige une « répartition juste des soutiens publics ».
Enfin, il demande à être reçu en urgence par le nouveau Premier ministre, afin de lui présenter ses priorités : « prix et revenu, régulation des marchés et fin des accords de libre-échange, une Pac redistributive et des politiques publiques de protection face aux aléas climatiques et sanitaires ».
Les coopératives appellent à redresser la situation économique
La Coopération Agricole a, elle aussi, réagi dans un communiqué, pour appeler à redresser la situation économique des filières agricoles et alimentaires. Le syndicat propose de réunir les acteurs de la filière pour « coconstruire rapidement une stratégie conquérante de la France alimentaire », autour de trois piliers majeurs : renforcer la compétitivité ; fournir les moyens nécessaires pour mener les transitions ; adapter la production à la consommation des Français.
Lors de sa conférence de presse de rentrée, le président de La Coopération Agricole, Dominique Chargé, avait déjà souligné l'urgence d'adopter une stratégie alimentaire conquérante. S’exprimant par communiqué après la nomination de Michel Barnier, il affirme sa « confiance en sa capacité à mener à bien des dossiers complexes ». La Coopération Agricole se dit prête à travailler dès la nomination du nouveau gouvernement.
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