Le mouvement « On marche sur la tête » gagne du terrain
À l’appel des syndicats agricoles, plusieurs mobilisations ont lieu à travers le territoire français, pour exprimer le ras-le-bol des agriculteurs.
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Après des récentes mobilisations dans le Tarn, à Albi, au début de la semaine, les appels à la mobilisation se poursuivent à travers les départements français : dans le Lot, la Lozère, les Hautes-Pyrénées, mais aussi le Nord, ou encore l’Aisne, les agriculteurs se sont rassemblés pour manifester.
Symbole de cette mobilisation, le slogan « On marche sur la tête » repris dans les manifestations, se répand dans les départements. Ainsi, de nombreuses communes ont vu leurs panneaux d’entrée de ville retournés dans le sens inverse, des actions revendiquées par les syndicats d’agriculteurs pour symboliser leur désarroi, dénoncer les normes et les contraintes qui leur sont imposées, et sensibiliser l’opinion publique.
Faire remonter les revendications
« On marche sur la tête », « Pas de transition sans pression », sont les messages qui ont accompagné les agriculteurs lors de la mobilisation lancée par la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) et les JA (Jeunes Agriculteurs) des Hautes-Pyrénées ce mercredi 15 novembre 2023.
À Tarbes, « 80 tracteurs, 75 bennes, et 300 agriculteurs » étaient présents selon les organisateurs, qui se disent « agréablement surpris de la mobilisation ». « Nous avons décidé de montrer notre ras-le-bol et notre désarroi face à la situation dans lequel le monde agricole se trouve », explique Clément Simian, représentant des JA des Hautes-Pyrénées.
🔴💥🤸🏽♀️ [ PAS DE TRANSITION SOUS PRESSION, OUI ON MARCHE SUR LA TÊTE ] 🤸🏽♀️💥🔴
— FDSEA HAUTES-PYRÉNÉES (@FPyrenees) November 15, 2023
🚜 80 tracteurs, 75 bennes !
👨🏽🌾 300 agriculteurs présents !#pasdetransitionsouspression#onmarchesurlatête#onmarchesurlatete#manifestationjafnsea@FNSEA@frseaoccitanie@JeunesAgripic.twitter.com/5IxpOh33sJ
Si généralement les élus locaux soutiennent les agriculteurs, la plupart des sujets mis sur le devant dépendent de plus haut et appellent à une réponse nationale. Pour le représentant des JA des Hautes-Pyrénées, « on a eu très peu d’éléments de réponse, le préfet était d’accord sur tous les sujets, mais la plupart des sujets ne dépendent pas de lui ». « On compte sur le fait que beaucoup de départements aux alentours sont concernés par ces sujets et ont aussi bougé ces derniers jours, pour que ça puisse aussi remonter un peu plus haut, et avoir des réponses à nos questions. »
Une problématique nationale qui mobilise les agriculteurs
Au-delà du Sud-Ouest, le mouvement s’étend et des agriculteurs de l’Aisne se sont également mobilisés le mercredi 15 novembre à Laon, « plus d’une centaine, avec des tracteurs », selon l’Union des syndicats agricoles de l’Aisne (USAA).
Ce matin à Laon, mobilisation des agriculteurs de l’Aisne!
— USAA 02 (@usaa_02) November 15, 2023
🚜 L’agriculture axonaise en danger!🚜@FNSEA@JeunesAgri#agrissouspression#onmarchesurlatetepic.twitter.com/TFQNUylUtr
Pour Charlotte Vassan, agricultrice et présidente de l’USAA, « c’est un problème qui est général, et qui est accentué plus ou moins dans chaque département de façon différente, mais la problématique, elle, est nationale aujourd’hui. Il faut que l’ensemble des revendications qui vont être faites dans l’ensemble des départements de France remontent plus haut, pour trouver des solutions. »
Devant le manque de réponses, prenant pour exemple le projet de loi d’orientation agricole dont « on ne voit pas le résultat, alors que 50 % de notre effectif va partir en retraite d’ici à moins de cinq ans », elle se fait le porte-parole des agriculteurs de l’Aisne : « Nous, on veut des mesures concrètes vis-à-vis de l’agriculture que l’on produit à l’heure actuelle dans le département. »
Et d’ajouter, « on vient de lancer un appel à la mobilisation, d’ici à samedi on retourne l’ensemble des pancartes des villages du département pour montrer qu’on marche sur la tête ».
Même constat du côté des Hautes-Pyrénées, « on reste mobilisé, si jamais on n’a pas de réponse dans les prochaines semaines, il est possible qu’il y ait une autre action dans ce style-là, en espérant avoir des réponses rapides sur le sujet », affirme le représentant des JA du département. « Ce n’est qu’un début », assure la présidente de l’USAA dans l’Aisne.
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