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Cultures d’automne : les pertes de potentiel sont encore récupérables

Le potentiel des cultures d'hiver a été dégradé par les pluies abondantes de l'automne, mais reste rattrapable dans la majorité des cas.

En plus d’avoir retardé les semis, les pluies d’octobre et de novembre laissent craindre de grosses pertes de potentiel sur certaines parcelles emblavées avant les intempéries. Mais celles-ci sont généralement encore récupérables, selon FranceAgriMer.

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Au 4 décembre 2023, le potentiel des cultures d’hiver était dégradé, essentiellement du fait des pluies abondantes survenues en octobre et novembre sur la majorité du territoire à l’exception du pourtour méditerranéen. C’est le constat qu’a dressé Abir Mahajba, cheffe de projet de Céré’Obs, l’observatoire des cultures de FranceAgriMer le 13 décembre dernier lors d’une conférence de presse.

Des parcelles à surveiller

Ainsi, 77 % des surfaces en blé tendre et 81 % de celles d’orges d’hiver étaient classées en états « bon » ou « très bon », contre 97 % l’an passé. À la même date en 2019, où l’automne avait également été particulièrement pluvieux, 73 % des blés tendres et 74 % des orges d’hiver étaient en bon à très bon état.

Ces pertes de potentiels sont toutefois encore récupérables, a assuré Abir Mahajba. Certaines parcelles très inondées ou sur lesquelles les semis ont été effectués dans des conditions très moyennes, seront toutefois à surveiller, avec par endroits des inquiétudes sur leur capacité à passer l’hiver, a complété Benoît Piétrement, président du conseil spécialisé en grandes cultures de FranceAgriMer.

Jusqu’à vingt-quatre jours de retard

C’est en blé dur que les retards de semis sont les plus conséquents : 24 jours par rapport à 2022 et 9 jours par rapport à la moyenne quinquennale. Les semis étaient réalisés à hauteur de 54 % au 4 décembre 2023, contre 79 % en moyenne sur les cinq dernières campagnes. Le stade levée, quant à lui, n’était atteint que sur 27 % de surfaces, contre 62 % en moyenne sur 2018-2022.

Une part significative des surfaces pourraient être redirigée vers des cultures de printemps en fonction de la région : « Dans le Sud, les semis jusqu’à décembre ne sont pas problématiques », a ajouté Abir Mahajba.

En blé tendre, 89 % des surfaces prévues étaient semées contre 96 % pour la moyenne quinquennale. Les dates de semis présentent un retard moyen de trois jours par rapport à 2022, mais sont similaires à la moyenne des cinq dernières années. La levée et le début du tallage étaient respectivement atteints sur 75 % et 26 % des surfaces, contre 90 et 30 % sur 2018-2022.

Quant aux orges d’hiver, 6 % des intensions de semis restaient à réaliser au 4 décembre. Une large part pourrait être remplacée par de l’orge de printemps, selon Abir Mahajba. 87 % des surfaces avaient levé, contre 96 % en moyenne sur 2018-2022, et 41 % avaient débuté le tallage (contre 46 %). L’avancée des semis d’orges de printemps à l’automne est similaire aux années passées, même s’ils ont pu nécessiter quelques ajustements par endroits.

En contrepartie, un tel niveau de pluviométrie a permis une amélioration significative de l’humidité des sols, supérieure à la normale en novembre, a fait remarquer Abir Mahajba. La situation des nappes est elle aussi améliorée, comme en témoignait le BRGM le 14 décembre 2023.

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