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« Mon système en ACS est plus résilient face aux aléas du climat »

Pour cette campagne, Christophe a implanté son blé en semis direct, après un couvert de radis chinois, colza, vesce velue, trèfle d'Alexandrie et phacélie.

Christophe Pillon, céréalier dans l’Oise, pratique le semis direct sous couvert depuis deux ans.

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Agriculteur à Wavignies (Oise), Christophe Pillon s’est engagé dans l’ACS il y a deux ans, après une vingtaine d’années passées en techniques culturales simplifiées. Néanmoins, du fait de la présence de cultures industrielles dans son assolement, Christophe travaille toujours un peu son sol selon les circonstances.

Un accompagnement essentiel

« Le déclic a été ma rencontre avec Claude Bourguignon en 1999, puis l’Apad (Association pour la promotion d’une agriculture durable) et Novalis Terra m’ont accompagné pour monter en compétences et démarrer l’agriculture de conservation des sols (ACS) sur de bonnes bases », confie l’agriculteur.

Cet accompagnement, Christophe le juge essentiel, d’une part pour la réussite individuelle des agriculteurs qui choisissent cette voie et, d’autre part, pour ne pas ternir l’image de l’ACS qui, selon lui, a beaucoup de vertus techniques et agronomiques. « L’objectif reste bien d’obtenir les meilleures récoltes en optimisant les charges tout en améliorant les qualités du sol », précise-t-il.

« En trente ans, j’ai gagné 30 % de matière organique », relate Christophe. Ainsi, la majeure partie de ses parcelles ont-elles gagné en stabilité structurale. L’agriculteur observe aussi une meilleure évolution de ses pailles, signe d’une activité biologique plus performante et gage d’une minéralisation améliorée pour les cultures.

Dans certaines situations de sol travaillé (récolte tardive suivie de gros épisodes pluvieux sur limons battants), Christophe peut rencontrer des problèmes de ressuyage, pouvant amener à de la stagnation d’eau et du ruissellement. « Ces parcelles n’encaissent pas encore bien les à-coups climatiques », commente-t-il.

D’une manière générale, il constate que ce sont les parcelles en semis direct sous couvert qui s’en sortent le mieux dans les mauvaises années, preuve d’une plus grande résilience de ce système face aux aléas climatiques.

Désherbage pointilleux

Christophe estime que le semis direct permet de limiter les capacités germinatives des adventices. Le travail du sol, dont il admet le rôle de désherbant mécanique, « crée de la terre fine » et favorise une relevée d’adventices. Mais l’agriculteur reste très pointilleux : « Grâce à ce système, mes parcelles sont beaucoup plus propres, mais je ne baisse pas la garde sur la qualité du désherbage. »

En revanche, il estime avoir fait des économies sur les insecticides et fongicides grâce à des plantes moins fragiles et un sol en meilleure santé. Concernant le glyphosate, l’agriculteur est clair : « Sans lui, j’exploserais mes IFT herbicides. Le glyphosate, qui est la pierre angulaire du désherbage, est le seul qui remplit les critères de l’agroécologie. »

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