Les agriculteurs multiplicateurs de semences face à de nouveaux défis
Réunis en congrès le 8 décembre à Angers (Maine-et-Loire), les agriculteurs multiplicateurs de semences ont exprimé leur fierté pour ce métier, et pointé ses défis actuels.
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1955-2025. La Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences (Fnams) fête cette année 70 ans d’activité. « Peu de structures atteignent une telle longévité, nous pouvons nous réjouir d’en faire partie », a souligné son président Thomas Bourgeois lors de l’ouverture du congrès 2025 de la fédération, le 8 décembre 2025 à Angers (Maine-et-Loire). Placé sous le signe de l’innovation, l’événement a réuni 260 producteurs et acteurs de la filière.
16 600 producteurs
Avec 16 600 agriculteurs-multiplicateurs, 380 000 ha contractualisés, 255 établissements présents sur son territoire et 1,3 milliard d’euros d’excédent commercial, la filière française des semences se porte bien. Techniquement, le métier est « exigeant et passionnant », pointe Jean-Noël Dhennin qui a présidé la Fnams de 2009 à 2018. Via la contractualisation, il apporte une plus-value et de la stabilité aux exploitations. « Cela fait cinquante ans que nous produisons des semences sur la ferme, nous avons démarré avec la carotte, puis ajouté d’autres espèces : le radis, l’oignon pré-base… », ont ainsi témoigné Jean-Claude, Vincent et Benjamin Minière, agriculteurs à Boulay-les-Barres dans le Loiret.
Une centaine d’espèces
La Fnams représente et défend les agriculteurs-multiplicateurs. Mais elle a aussi pour mission d’animer un réseau de 46 syndicats départementaux et 7 régionaux, et d’élaborer des références agronomiques et économiques.
À Brain-sur-l’Authion (49), Castelnaudary (11), Condom (32), Etoile-sur-Rhône (26), Ouzouer-le-Marché (41) ou encore Saint-Doulchard (18) et Sainte-Savine (10), « nos stations régionales travaillent sur une centaine d’espèces », rappelle Claude-Emmanuel Koutouan, directeur technique. La fédération emploie une quarantaine de salariés. Elle dispose par ailleurs d’un laboratoire d’analyse : Labosem, à Brain-sur-l’Authion (49).
Défis à venir
Soixante-dix ans après sa création, la Fnams fait face à de nouveaux défis. Le renouvellement des producteurs et l’adaptation au changement climatique arrivent en tête de liste. Aussi, il lui faut compter désormais avec les plantes issues des Nouvelles techniques génomiques (NBT ou NGT) « pour lesquelles un accord européen – qui devra être confirmé par un vote — a été trouvé la semaine dernière », rappelle Thomas Bourgeois.
Enfin, à Angers, certains ont appelé de leurs vœux le regroupement des agriculteurs multiplicateurs en Organisation de producteurs (OP) « afin de redonner de l’élan à la négociation (contractuelle, N.D.L.R.) », défend Thierry Momont, président de la section « céréales à paille et protéagineux » de Semae. Un pas déjà franchi par les producteurs de semences de chanvre et de maïs, avec plus ou moins de bonheur.
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