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Adventices : les bons réflexes pour la moisson de semences de ferme

Conséquence d'une humidité excessive, les parcelles de grande cultures présentent davantage de salissement. À cela s'ajoute une problématique de plus en plus prégnante d'adventices résistantes aux herbicides, et en particulier de ray-grass.

Face à la pression des adventices après une campagne particulièrement humide et à la hausse des adventices résistantes aux herbicides, les trieurs de semences à façon rappellent les bons gestes pour récolter ses lots de semences fermières.

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« Cette année, comme la précédente, on s’attend à devoir trier des lots de semences plus sales que la moyenne », explique Stéphane Joubert, trésorier adjoint du syndicat des trieurs à façon français (Staff). Il a dressé ce constat lors de la journée professionnelle semences de ferme 2025, organisée le 12 juin par le Staff chez Pelletier Agri Services, à La Chapelle-Huon (Sarthe).

L’humidité excessive durant cette campagne a favorisé le salissement des parcelles. À cela s’ajoute une problématique de plus en plus prégnante d’adventices résistantes aux herbicides, en particulier de ray-grass. « Cela nécessite un nettoyage plus intense, le but du jeu étant de ne surtout pas en retrouver dans le big-bag de semences », rapporte Stéphane Joubert. Il invite les agriculteurs à garder un volume de semences brutes suffisant, d’autant plus dans les parcelles à fortes pressions d’adventices. « Il faut prévoir un supplément qui nous permet, trieurs, d’être plus à l’aise pour serrer les réglages et être sûr de ne rien laisser passer », détaille-t-il.

S’appliquer à la moisson

Obtenir un bon lot nécessite de faire attention tout au long de l’itinéraire technique, ajoute ce dernier. « Il ne faut pas penser que le trieur va se débrouiller : si vous avez un mauvais lot, vous n’allez pas en faire de la bonne semence », estime Stéphane Joubert.

Des réflexes sont à adopter lors de la récolte, à commencer par bien vidanger sa moissonneuse, notamment lors du passage d’une espèce à l’autre, afin de ne pas polluer son lot. Le trieur aura par exemple des difficultés à trier les grains d’orge dans un lot de blé, leur taille étant similaire. « Il vaut mieux d’abord récolter une planche qui va nettoyer la moissonneuse avant de battre sa sélection de semences », ajoute Stéphane Joubert. Il conseille aussi de récolter moins vite pour éviter de casser des grains, et dans un endroit de la parcelle moins sale. « Ce qui n’est pas toujours facile à réaliser quand c’est une entreprise qui fait la récolte », concède-t-il.

Des trieurs performants

« Pour appliquer une protection phytosanitaire sur la graine, il faut qu’elle soit propre », appuie Stéphane Joubert. Le besoin de tri renforcé accentue l’intérêt d’avoir des machines performantes. La famille Pelletier en possède trois. Avec son trieur monté sur camion, Thibault Pelletier se déplace à 130 km autour de La Chapelle-Huon. Celui-ci est équipé d’une colonne densimétrique, « plus puissante et précise pour finir le triage », explique Thibault. Elle permet d’enlever les grains cassés, les dernières graines de ray-grass et les grains fusariés que le calibreur et l’aspiration seuls n’arrivent pas à gérer complètement.

En comptant la valeur des grains, la prestation de tri et la protection de semences, Stéphane Joubert estime de la semence fermière à 35 euros pour 100 kg. « Dans le commerce, les semences coûtent au minimum le double », ajoute-t-il. Il voit aussi dans le triage à façon un gain d’autonomie, « et au vu de la conjoncture mondiale, c’est un élément important », estime-t-il.

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