Login

L214 porte plainte contre un couvoir pour le broyage de poussins

L'association L214 porte plainte contre un couvoir des Deux-Sèvres qui pratique le broyage autorisé de poussins.

Images à l’appui, l’association L214 dénonce le « mauvais traitement » d’un couvoir des Deux-Sèvres. Des pratiques condamnées par Terrena, propriétaire du couvoir, et l’interprofession, précisant le caractère « isolé », qui « s’impose en raison de malformations ».

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

L’association de défense des animaux L214 a porté plainte contre un important couvoir d’œufs dans les Deux-Sèvres, rapporte l’AFP jeudi 23 octobre 2025. Elle dénonce des « sévices graves » et « mauvais traitements » sur des poussins broyés, une pratique autorisée dans certaines filières.

De brèves images mises en ligne par l’association dans la nuit de mercredi à jeudi montrent un employé du site, situé à La Boissière-en-Gâtine près de Niort, lancer des poussins vivants « comme des balles » sur le tapis d’une machine à broyer, tandis qu’un autre en écrase à l’aide d’une raclette. Des pratiques qualifiées de « sévices graves » par L214.

Une pratique « très encadrée »

Ces images sont « choquantes et absolument contraires aux valeurs de notre entreprise et aux exigences que nous imposons à nos collaborateurs en matière de bien-être animal. Nous les condamnons avec la plus grande fermeté », a réagi la coopérative agricole Terrena, propriétaire du couvoir, ajoutant qu’une enquête interne est en cours.

« Nous condamnons les gestes inappropriés des opérateurs qu’on voit sur les images », a réagi auprès de l’AFP Yann Nédélec, directeur de l’Anvol, l’interprofession des volailles de chair, évoquant des « cas isolés ».

Les autres extraits vidéo diffusés par L214 montrent le broyage de poussins et pintadeaux encore vivants, déversés dans la machine par caisses entières. Selon Yann Nédélec, « cette méthode mécanique a été validée par l’autorité européenne de la sécurité des aliments, l’Efsa, comme celle qui permet de limiter la souffrance des animaux. C’est une pratique très encadrée. »

L’ovosexage plutôt que le broyage

Depuis 2022, la France a interdit le broyage des poussins mâles dans la filière des poules pondeuses destinées à la production d’œufs. Mais cette pratique reste autorisée pour des poussins destinés à la filière de la viande, pour laquelle intervient le couvoir en question.

La société Boyé Accouvage, qui emploie 130 salariés, fournit une cinquantaine d’éleveurs de volailles de chair dans cinq départements. Un million de poussins et 220 000 pintadeaux y voient le jour chaque semaine dans ses installations, précise-t-elle.

Dans sa plainte déposée auprès du parquet de Niort, l’association L214, qui milite pour une interdiction totale du broyage, dénonce un « mauvais traitement » dépourvu de « nécessité ». Une pratique, selon le texte, contraire au code rural et découlant de « choix purement économiques », alors que « d’autres solutions existent pour éviter la mise à mort » des poussins, comme le sexage des œufs utilisé dans la filière de la ponte.

Anvol prend la parole

« Il n’y a pas d’élimination des poussins en fonction de leur sexe dans la filière de la viande », répond Terrena, qui compte 18 000 exploitations adhérentes et 13 000 collaborateurs dans le Grand Ouest. Tous les poussins viables sont valorisés, affirme la coopérative.

L’élimination « s’impose au couvoir en raison de malformations », souligne le directeur de l’Anvol, qui chiffre à environ 1 % la part habituelle de poussins non viables. Il dément que les femelles, généralement moins en chair que les mâles, fassent l’objet d’une élimination : « Dans la filière du poulet, on produit et on élève autant de mâles que de femelles, ce sont juste des marchés différents », assure-t-il.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement