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Aides couplées Le scénario pour les fruits et légumes qui met la Conf’ en colère

En excluant les exploitations de plus de 3 ou 4 hectares et les arboriculteurs, la future aide couplée aux petits producteurs de légumes et petits fruits est « insensée », dénonce la Confédération paysanne. Les concertations entre le ministère et les syndicats se poursuivent.

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En ne créant pas une aide couplée affectée aux fruits et légumes digne de ce nom dans la future Pac pour la période allant de 2023 à 2027, le ministre met en péril une filière déjà en grande difficulté, dénonce la Confédération paysanne. À l’issue d’une concertation avec le ministère, les scénarios proposés pour la future aide aux « petits » producteurs de légumes et de petits fruits sont loin du compte, pour le syndicat.

 

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Une « tactique politicienne du gouvernement »

« C’est insensé », tempête Emmanuel Aze, responsable de filière à la Confédération paysanne, qui y voit une « tactique politicienne du gouvernement pour faire croire qu’il s’intéresse à la filière des fruits et légumes » et un bon moyen d’écarter l’aide aux petites fermes, grand combat du syndicat.

 

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Que proposent les scénarios ?

La future aide couplée, dotée de 10 millions d’euros, s’élèverait à 2 000 €/ha. Elle ne concernerait que les exploitations dont la surface est entre 1 ha au minimum et 3 ou 4 ha au maximum. Ce qui représente environ 3 000 exploitations sur 5 200 ha, pour une aide moyenne de 3 400 € par structure.

 

Les petites exploitations productrices de légumes frais (hors protéagineux, pommes de terre et champignons) et de petits fruits seraient éligibles, mais l’arboriculture est exclue.

« Un plafond excluant, du jamais vu »

« Avoir un plafond excluant de 3 ou 4 ha sur une aide couplée est du jamais vu dans la Pac et sera difficilement défendable devant la Commission européenne, poursuit Emmanuel Aze. Les arboriculteurs sont laissés sur le carreau et moins de 10 % des producteurs de légumes seraient éligibles. »

 

Alors que les concertations se poursuivent avec les parties prenantes sur le paramétrage des aides couplées de la future Pac, la Confédération paysanne réclame « une aide couplée pour le secteur des fruits et légumes qui prime les premiers hectares de toutes les fermes engagées dans ces productions ».

Les justifications du ministère

Du côté du ministère, cette enveloppe limitée à 10 millions d’euros se justifie par le souci de ne pas trop prélever sur les aides couplées animales, déjà mises à contribution pour 140 millions d’euros pour doubler les aides aux protéines végétales. Quant à l’exclusion des arboriculteurs, c’est parce qu’ils disposent pour la majorité d’entre eux des aides via les programmes opérationnels et/ou des aides couplées aux fruits transformés.

 

Pour rappel, en 2019, le budget pour les aides couplées était réparti entre les aides animales (870 millions d’euros), les aides aux protéines végétales (140 millions d’euros) et les aides végétales hors protéines dont fruits pour la transformation (27 millions d’euros).

 

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