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Votre société a aussi une date de péremption

La durée de la société ne peut pas dépasser 99 ans dans les statuts.

Mes parents ont créé un groupement foncier agricole (GFA) en 1989 pour trente ans avec quatre associés, mes parents et les deux enfants. Mon père gérant est décédé, ma mère est devenue gérante avant de décéder en 2021. Ma sœur est associée gérante depuis cette date. Je lui ai dit que je voulais partir du GFA et reprendre mes terres. Le notaire et moi n’avons pas de nouvelles. Comment cela se passe-t-il quand un GFA a dépassé sa durée ? Faut-il demander sa dissolution ?

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Selon l’article 1838 du code civil, une société est instituée pour une durée déterminée par ses statuts, cette durée ne pouvant excéder 99 ans. Lorsqu’elle arrive à son terme, les associés peuvent décider la prorogation de celle-ci. Cette décision doit être prise un an au moins avant la date d’expiration de la société par les associés, régulièrement consultés.

Si les associés n’ont pas été consultés dans le délai prévu, tout associé peut demander au président du tribunal judiciaire qu’il constate l’intention des associés de proroger la société et qu’il autorise les associés à organiser une délibération afin de régulariser la situation. Toutefois, cette demande ne peut être présentée au tribunal que dans l’année suivant la date d’expiration de la société (article 1844-6 du code civil). Passé ce délai, il n’est donc plus possible de proroger la société.

« La société prend fin par l’expiration du temps pour lequel elle a été constituée », explique Julien Dervillers, avocat spécialiste des sociétés agricoles à Rennes. Autrement dit, « la survenance du terme de la société, sans prorogation, entraîne la dissolution de plein droit de la société qui n’a dès lors plus la personnalité morale et donc la capacité juridique pour agir, sauf pour accomplir les actes nécessaires à sa liquidation. La société ne peut donc plus régulièrement agir, conclure des contrats… »

« Deux cas sont à distinguer, selon que la dissolution a été ou non publiée au registre du commerce et des sociétés (RCS). Un associé peut demander seul la publication de la dissolution. Le greffe peut également en prendre l’initiative, constatant que le délai de la société est expiré », précise l’avocat.

« Entre les associés, les rapports continuent d’être soumis aux statuts selon la jurisprudence (Cour de cassation, arrêt du 13 décembre 2005) », souligne Julien Dervillers. Il ajoute : « Cette situation peut connaître trois dénouements :

À noter qu’en matière de durée, il existe une disposition spéciale concernant le GFA. « En effet, l’article L. 322-9 du code rural dispose que lorsque le GFA a consenti des baux ruraux qui sont en cours au jour de la survenance du terme de la société, le groupement est alors prorogé de plein droit, sans qu’il soit besoin d’effectuer une formalité quelconque, pour la durée restant à courir sur celui des baux qui vient le dernier à expiration. Toutefois, un associé peut s’opposer à cette prorogation. Dans ce cas, il peut demander la dissolution à tout moment. »

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