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France OP Lait dénonce une « opération de séduction » des industriels

France OP Lait réagit à la communication de la Fnil sur le prix du lait, dénonçant un manque de réalisme.

Après la récente communication de la Fnil sur le prix du lait, la fédération des organisations de producteurs de lait a tenu à rectifier quelques éléments sur la réalité du calcul du prix du lait, critiquant une « opération de séduction » menée par les industriels privés.

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France OP Lait, la fédération nationale des organisations de producteurs de lait, dénonce le « manque de réalisme » dont fait preuve la Fédération nationale de l’industrie laitière (Fnil), dans sa récente communication sur le prix du lait payé au producteur.

Dans un communiqué de presse partagé le 21 mai 2024, France OP Lait désapprouve ce qu’elle nomme « une opération de séduction » des industriels, et s’interroge sur le « lobbying » mis en œuvre dans le contexte des évolutions législatives en cours.

La fédération des organisations de producteurs souhaite que les indicateurs de marché ne déterminent pas un prix définitif, et que les différenciations individuelles soient davantage prises en compte dans le calcul du prix du lait. Les industriels laitiers (Fnil) ont récemment plaidé en faveur de davantage de libertés contractuelles, et pour que le choix des indicateurs utilisés pour calculer la formule de prix reste libre.

La place des organisations de producteurs

« Le prix du lait est le résultat d’une discussion entre les producteurs et les laiteries », déclare la communication récemment diffusée par la Fnil. Pour Blandine Aoustin, coordinatrice de France OP Lait, cette explication ne correspond pas tout à fait à la réalité.

« En l’occurrence, c’est une façon déguisée de contourner les organisations de producteurs, parce que le prix du lait n’est pas le résultat d’une discussion avec les producteurs, mais bien des organisations de producteurs auxquelles adhèrent les producteurs », rectifie-t-elle.

Entre contrats individuels ou contrats collectifs dans le cadre d’organisations de producteurs, « la différence a son importance ». En effet, « dès lors qu’un producteur adhère à une organisation de producteurs, l’acheteur n’a pas le droit de la contourner pour proposer un contrat individuel », rappelle le communiqué de France OP Lait.

Corréler le prix à la réalité du terrain

Autre information que la fédération des organisations de producteurs tient à corriger : « Le prix du lait ne couvre pas forcément les coûts de production d’un élevage. »

« Bien souvent, dans la pondération des indicateurs permettant de déterminer le prix, les coûts de production sont écrasés », déclare France OP Lait. Puisque les indicateurs de coûts de production sont des moyennes, « ils sont loin de répondre aux enjeux individuels, notamment d’investissement ou d’installation ».

« Les différences peuvent être énormes entre les producteurs, insiste Blandine Aoustin. Il faut que le prix du lait soit corrélé à la réalité du terrain en fonction de chaque laiterie, en fonction du secteur géographique, et de plein d’éléments. »

Ne pas freiner les négociations

Blandine Aoustin précise ces propos : « Les indicateurs de coûts de production doivent donner des tendances, mais ne doivent en aucun cas être définitifs. » S’ils peuvent permettre d’avoir des chiffres actés pour les formules de prix du lait, ils ne doivent pas être « un frein aux négociations entre les producteurs et les laiteries ».

Insistant sur les enjeux cruciaux de construire le prix en marche avant et la transparence dans les négociations commerciales, France OP Lait conclut en affirmant que « tout renoncement à la transparence et à la prise en compte des coûts de production des agriculteurs serait inacceptable ».

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