Justice Un an de prison ferme dans l’affaire des œufs au fipronil
La justice belge a condamné un chef d’entreprise à trois ans de prison, dont un ferme, pour son implication dans une vaste contamination d’œufs avec du fipronil en 2017. Ce verdict vient après deux condamnations similaires dans le volet néerlandais de l’affaire.
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Un chef d’entreprise belge a été condamné vendle redi 4 juin 2021 par le tribunal d’Anvers à trois ans de prison, dont deux avec sursis, dans le scandale des œufs contaminés à l’insecticide fipronil, qui avait ébranlé la filière avicole européenne en 2017. Le jugement est susceptible d’appel mais il s’agit de la première peine de prison ferme prononcée dans le volet belge de ce scandale sanitaire. Une procédure enclenchée parallèlement aux Pays-Bas a débouché en avril 2021 sur deux condamnations identiques à un an de prison ferme pour deux entrepreneurs.
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Fipronil importé illégalement de Roumanie
En Belgique, l’entreprise visée par la justice est aujourd’hui en faillite. Elle a été reconnue coupable d’avoir trompé la vigilance des éleveurs de volailles : elle avait commercialisé un désinfectant pour poulaillers, baptisé « Dega-16 », faussement présenté comme 100 % naturel mais qui contenait en réalité du fipronil, un insecticide interdit importé illégalement de la Roumanie et utilisé ici pour lutter contre le pou rouge. Son patron a écopé d’un an de prison ferme ainsi qu’une amende de 200 000 euros avec sursis. Un de ses associés et un autre chef d’entreprise sont condamnés à une même peine de 18 mois de prison et 20 000 euros d’amende, le tout assorti du sursis.
Au total, sept responsables d’entreprise et quatre sociétés étaient jugés à Anvers.
L’affaire secoue le marché de la volaille
L’usage du fipronil pour désinfecter les poulaillers, principalement en Belgique et aux Pays-Bas, avait ébranlé toute la filière avicole européenne en 2017, entraînant l’abattage préventif de millions de volailles et le retrait de dizaines de millions d’œufs des rayons de supermarchés. Rien qu’en Belgique, « plus de 77 millions » d’œufs ont dû être détruits et près de deux millions de volailles abattues, selon l’Autorité belge pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca). Autorisé pour combattre les poux et les acariens chez les chiens ou les chats, le fipronil est interdit dans l’Union européenne pour nettoyer les bâtiments d’élevage car l’antiparasitaire ne doit pas se retrouver sur des animaux destinés à la chaîne alimentaire.
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Compenser les pertes des éleveurs
L’Afsca, qui était partie civile au procès, s’est vu reconnaître vendredi le droit à un dédommagement de 17 millions d’euros, correspondant au montant déboursé après le scandale pour compenser les pertes des exploitations belges.
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