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Campagne 2022-2023 La plus faible récolte française de maïs depuis 1990

Du fait de la sécheresse, le rendement du maïs français est attendu à 84,4 q/ha contre 104 q/ha l'an dernier, toutefois très élevé.

Toutes les cultures de printemps voient leur production reculer pour la récolte de 2022 du fait de la sécheresse estivale. Le maïs est le plus impacté, avec une production très entamée par la baisse des surfaces et celle du rendement des parcelles.

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Dans sa note mensuelle parue le 13 septembre 2022, Agreste (service de la statistique du ministère de l'Agriculture) révise à la baisse les récoltes des cultures de printemps au 1er septembre 2022, du fait de la sécheresse qui a altéré fortement le potentiel de rendement

Maïs fourrage et grain impactés par la sécheresse

La production de maïs grain (hors semences), estimée à 11,3 millions de tonnes, enregistrerait ainsi son plus faible niveau depuis 1990. Ce faible niveau s'explique par la diminution des surfaces, liée à l’envolée des prix des engrais et du gaz, à laquelle s’ajoute une forte baisse du rendement causée par les conditions météo de l'été.

Le rendement est estimé à 84,4 q/ha contre 104 q/ha l'an dernier, toutefois très élevé. « Aucune région n’est épargnée par la baisse du rendement, relate la note. En Aquitaine par exemple, le rendement chute de 22,2 q/ha sur un an, entraînant une baisse de la production de 23,2 %. »

La production de maïs fourrage (14,5 millions de tonnes) serait également en baisse, de 17,5 % sur un an et de 15,4 % par rapport à la moyenne de 2017 à 2021.

Union européenne La baisse de la production de céréales se confirme (13/09/2022)

Tournesol et soja en recul

De son côté, la production de tournesol dont les récoltes ont commencé diminuerait de 2,9 % sur un an à 1,9 million de tonnes, malgré la forte hausse des surfaces (+22,5 %). Le potentiel de rendement est fortement altéré par le stress hydrique : il est estimé à 21,7 q/ha, soit 5,7 q/ha de moins qu’en 2021.

Par rapport à la moyenne de 2017 à 2021, la production augmenterait néanmoins de 21,3 % : la baisse du rendement serait moindre (–2,1 q/ha) et la hausse des surfaces serait accentuée (+33,0 %).

En soja, la production est elle aussi revue à la baisse après les vagues de chaleur, à 413 000 tonnes, soit une chute de 5,9 % sur un an du fait d’un net recul du rendement (22,8 q/ha en 2022, contre 28,5 q/ha en 2021) et malgré une hausse des surfaces de 17,7 %. « Dans le Midi-Pyrénées, Région où la récolte est la plus importante, le rendement et la production chuteraient respectivement de 28,8 % et 23,2 % sur un an », précise Agreste.

La production de protéagineux est également révisée à la baisse, à 742 000 tonnes, soit 20,1 % de moins qu'en 2021. La baisse des surfaces (–21,6 % sur un an) est généralisée sur l’ensemble des régions. Les rendements seraient quasi stables sur un an, aussi bien pour les pois protéagineux (+1,1 q/ha) que pour les fèveroles (–0,3 q/ha).

Les betteraves s'en sortent mieux

Le rendement des betteraves industrielles semble plus préservé : il est estimé à 832 q/ha, en baisse par rapport à 2021 (855 q/ha) mais en hausse par rapport à la moyenne de 2017 à 2021 (824 q/ha). La production serait de 33,3 millions de tonnes (–3 % sur un an et –9,8 % par rapport à la moyenne quinquennale).

La production de pommes de terre de conservation et demi-saison est révisée à la baisse, à 6,1 millions de tonnes (–7,4 % sur un an). Elle diminuerait de 7,4 % par rapport à 2021 et de 5 % par rapport à la moyenne de 2017 à 2021, en lien avec la baisse du rendement (–44,6 q/ha sur un an et –38,2 q/ha sur cinq ans) et ce malgré la hausse des surfaces (+3,1 % sur un an et +4,2 % sur cinq ans).

Révisions à la hausse pour les céréales à paille

En revanche, Agreste a révisé légèrement à la hausse la production de céréales à paille. Ainsi la production de blé tendre atteindrait 34,1 millions de tonnes (–3,7 % sur un an et –2,4 % par rapport à la moyenne de 2017 à 2021). Le rendement national est revu aussi à la hausse, à 72,7 q/ha.

Quant au blé dur, sa production 2022 est estimée à 1,4 million de tonnes, en recul de 13,7 % par rapport à 2021 et de 18,7 % par rapport à la moyenne de 2017 à 2021. Les surfaces de blé dur seraient en baisse de 12,9 % sur un an et de 15,5 % sur cinq ans. Le rendement est estimé à 53,3 q/ha, proche de celui de 2021 (53,8 q/ha).

La production d’orges est, elle, estimée à 11,4 millions de tonnes : elle serait quasi stable sur un an (–0,2 %). La hausse des surfaces (+124 000 ha) compenserait la baisse du rendement (–4,6 q/ha). La production serait toutefois en deçà de la moyenne quinquennale (–2,9 %). « Alors que la récolte d’orges d’hiver augmente, celle des orges de printemps recule nettement (–8,4 % sur un an), sous l’effet d’une baisse des rendements dans la quasi-totalité des régions », détaille Agreste.

Pour le colza, la production est confirmée en nette hausse pour atteindre 4,5 millions de tonnes (+36,4 % sur un an et + 10,3 % sur cinq ans). Le rendement, estimé à 36,8 q/ha, serait également en hausse sur un an (+3,2 q/ha).

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