Faucher les prairies en courbe favoriserait les pollinisateurs
Une fauche partielle sous forme de chemins appelés « sinus » serait plus favorable aux abeilles et aux papillons qu’une fauche conventionnelle en bloc, selon une étude scientifique belge.
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La technique de fauche aurait plus d’impact sur l’abondance et la diversité des espèces de pollinisateurs sauvages (abeilles et papillons) qu’il n’y paraît ! C’est ce que constate une étude scientifique belge relayée par la Commission européenne dans un communiqué de presse diffusé le 15 mai 2025. « Ces résultats démontrent un potentiel important de tonte des sinus pour soutenir les communautés de pollinisateurs plus efficacement que la tonte en bloc, affirment les chercheurs, et des effets bénéfiques peuvent se produire rapidement, dans un délai de deux ou trois ans », rapporte la Commission.
49 % des prairies en « mauvais état de conservation »
Près de la moitié (49 %) des prairies permanentes de l’Union européenne (qui représentent 34 % de la superficie agricole) sont en mauvais état de conservation, selon un rapport signé par l’Agence européenne pour l’environnement. « Dans le même temps, un déclin spectaculaire des insectes pollinisateurs a été signalé en Europe (et dans le monde) au cours des dernières décennies, dans plusieurs habitats clés, y compris les prairies », alerte la Commission.
Faucher une zone entière d’un seul coup peut nuire à la biodiversité, en supprimant brutalement les abris et les ressources alimentaires. Certains agriculteurs privilégient le principe de la fauche « par rotation ». Elle consiste à ne faucher qu’une partie de la surface à chaque passage. En Région flamande (de Belgique), un système de tonte partielle a vu le jour ces dernières années. Cette dernière consiste à remplacer les lignes de fauche droite traditionnelle par des tracés courbes.
« Cette approche simple mais innovante consiste à tracer un chemin, un « sinus », à travers les prairies et à tondre la zone de flanc en lignes courbes. La proportion fauchée à chaque fois reste aux deux tiers, mais la forme de la zone est modifiée à chaque tonte, produisant un motif dispersé de zones coupées et non coupées », explique les auteurs. L’objectif : créer des microhabitats de prairie servant à la fois d’abri et de garde-manger pour la faune locale, tels que les insectes pollinisateurs.
D’autres études à venir
Les résultats de l’enquête suggèrent que la fauche en sinus pourrait être particulièrement bénéfique pour certaines espèces d’abeilles et de papillons. Les chercheurs soulignent que les pollinisateurs « spécialistes » des prairies, se nourrissant de plusieurs espèces de fleurs, ont particulièrement prospéré sous ce régime de tonte. Enfin, bien que les effets positifs aient été principalement observés chez les papillons communs, toutes les abeilles, des plus communes aux plus rares, en ont également bénéficié.
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L’étude s’est déroulée sur des prairies modérément sèches. De futures études pourraient évaluer l’effet de la tonte des sinus dans d’autres types de prairies comme les prairies humides, menacées dans plusieurs régions d’Europe.
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