Le plan d’action de l’État pour l’apiculture ne convainc pas
Selon l’Union nationale de l’apiculture française, la mise en place d'un soutien conjoncturel d’urgence à hauteur de 5 millions d’euros et le plan d’action prévu par le gouvernement ne répondent pas aux enjeux actuels du secteur apicole.
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« Annonces vagues », « enfumage », « coup de communication », « mesurettes »… L’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) s’exaspère face au soutien conjoncturel d’urgence de 5 millions d’euros et au plan d’action en quatre axes annoncé par l’État pour la filière apicole ce 23 février 2024.
« Ces annonces sont soit déjà connues, soit si vagues qu’on peut douter de leur réelle concrétisation sur le terrain. Le gouvernement tente de calmer la colère des apicultrices et apiculteurs avec un plan d’action bien en deçà des demandes chiffrées et détaillées des syndicats professionnels », fustige le syndicat dans un communiqué de presse daté du 29 février 2024.
La colère des apiculteurs monte d’un cran (02/02/2024)
« C’est un recyclage de réglementations européennes »
Le premier point contesté par le syndicat concerne la promesse de l’État de « lutter contre les fraudes et améliorer la transparence de l’information du consommateur ». C’est un « recyclage de la réglementation européenne récemment adoptée sur la transparence et l’étiquetage », déplore l’Unaf. À la place, les apiculteurs suggèrent à l’État d’imposer la traçabilité, d’engager des sanctions fortes pour les fraudeurs et de mettre en place des protections douanières.
Quelques jours plus tôt, le ministère s’engageait à mobiliser une enveloppe de 500 000 euros pour soutenir les actions de communication et de promotion de la filière. « Le gouvernement choisit de renforcer les moyens en communication d’InterApi [l’interprofession des produits de la ruche NDLR] dont les campagnes de communication ne portent malheureusement pas que sur les miels français. Les 500 mille euros promis devraient être alloués aux collectivités régionales pour promouvoir les miels de terroir », conteste le syndicat.
Une « seule ligne » pour le frelon asiatique
« La lutte contre le frelon asiatique est reléguée à une simple phrase, sans objectif, sans montant », réfutent les syndiqués. À ce jour, l’insecte n’a pas encore été classé en catégorie 1 des « nuisibles » et aucun plan national contre l’insecte n’a été mis en place.
Il s’agit d’un véritable problème, selon l’Unaf, qui pointe du doigt l’impact économique « colossal » causé par le frelon asiatique avec des pertes de colonies de 30 % en plus pour de nombreuses exploitations françaises. « Avec 1,8 million d’euros d’aides sanitaires conjoncturelles, on est loin du compte », insiste le syndicat.
« Enfin, le gouvernement met les producteurs de miel en difficulté avec la « pause environnementale », qui se traduit par l’abandon du plan Ecophyto et le manque d’ambition sur des alternatives aux pesticides qui font des ravages dans les cheptels d’abeilles », s’insurge le syndicat.. L’Unaf prévient l’État de l’arrivée du contrecoup avec des mobilisations à venir pour « obtenir des avancées significatives ».
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