Les ventes de phytos sont restées stables en 2022
La part des ventes de produits « conventionnels » a diminué de 19 % entre 2009-2011 et 2020-2022, tandis que celle des produits utilisables en agriculture biologique ou de biocontrôle progresse.
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Les ventes de phytos se sont élevées à 68 000 tonnes en 2022, indique l’état des lieux des ventes et achats de produits phytosanitaires en 2022, publié le 9 juillet 2024 par le ministère de la Transition écologique. Selon ce dernier, la quantité totale de substances actives vendues en France est restée stable autour de 70 000 tonnes au cours des dix dernières années, avec des fluctuations annuelles marquées, liées aux effets climatiques et aux comportements de stockage.
Les ventes de substances actives utilisables en agriculture biologique et/ou en produits de biocontrôle ont fortement progressé depuis le début des années 2010, passant de 8 500 tonnes en 2010 à plus de 24 000 tonnes en 2022. Au contraire, les ventes de substances « conventionnelles » ont diminué de 19 % entre la période de 2009-2011 et celle de 2020-2022. « Elles ont représenté 65 % des ventes en 2022, contre 86 % en 2010 », précise le ministère. La part des ventes de substances actives classées cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) sont passées de 33 % à 15 % entre 2009 et 2022.
Les ventes de prosulfocarbe dépassent celles du glyphosate
En 2022, les herbicides ont représenté 44 % des substances vendues, les fongicides 41 %, les insecticides 10 %, les 5 % restants étant constitués d’autres produits, comme les régulateurs de croissance. « Cette répartition assez stable au fil du temps masque des évolutions importantes par type d’usages », précise toutefois le ministère. Ainsi, les herbicides représentent une part importante et croissante des ventes de substances « conventionnelles » (66 % des ventes de ces substances en 2022 contre un peu moins de la moitié en 2010).
Le ministère note en 2022 une forte augmentation des ventes de prosulfocarbe, molécule très volatile. Après le soufre, le prosulfocarbe est la deuxième substance active la plus vendue en France avec 7 400 tonnes en 2022. « Alors qu’il ne représentait que 3 % des ventes d’herbicides totales en 2009, il représente le quart des ventes en 2022 et est le principal herbicide vendu devant le glyphosate (5 900 tonnes) », informe le ministère.
Fongicides et insecticides de plus en plus utilisés en biocontrôle
La part des fongicides et des insecticides dans les substances « conventionnelles » est plus faible (respectivement 24 % et 4 %) et tend à diminuer, une part croissante de ces deux familles de substances étant désormais utilisée en agriculture biologique et biocontrôle. Au total, en 2022, les ventes de produits utilisables en agriculture biologique ou biocontrôle sont constituées à 71 % de fongicides et à 25 % d’insecticides. Les herbicides et les régulateurs de croissance sont très peu utilisés.
« Certaines années, les conditions sanitaires et climatiques influencent les usages, détaille le ministère. Une utilisation accrue de fongicides s’observe ainsi les années de forte pluviométrie (comme l’année 2014 et le printemps 2018), tandis que les années caractérisées par des températures élevées, telles que les années 2021 et 2022, favorisent un usage accru d’insecticides. »
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