Miser sur un usage « raisonné » de l’agriculture de précision

« Les apports de l’agriculture de précision devraient permettre de réduire l’usage des produits phytopharmaceutiques, à condition toutefois de les inclure dans une réflexion stratégique sur la reconception du système d’exploitation intégrant les évolutions climatiques prévisibles », estime le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) dans un rapport publié le 10 juin 2024. Il s’est penché sur le sujet à la demande de la directrice du cabinet du ministre de l’Agriculture en mars 2023.

« Peu développée »

Selon les auteurs, il est ainsi possible de « diminuer ou de se passer de produits phytosanitaires dans le cadre d’une utilisation raisonnée des outils de précision ». Toutefois, même s’il n’existe pas d’observatoire sur la question, ils estiment que « l’agriculture de précision est peu développée ».

Ils considèrent que les solutions disponibles pour lutter contre les ravageurs et maladies sont « essentiellement des outils d’aide à la décision » (OAD) et sont « relativement peu nombreuses et souvent peu développées ». Pour la lutte contre les adventices, elles sont « plus variées mais restent également peu déployées » (OAD, pulvérisation ciblée, désherbage mécanique précis…).

Financer à 40 % les technologies « matures »

Les auteurs émettent plusieurs recommandations, notamment celles de :

• Créer un « observatoire des ventes et de références technico-économiques pour le matériel de précision » pour organiser l’accès à une information « fiable » ;
• Démontrer la « pertinence technico-économique » des outils par « la mise en place de sites expérimentaux et de réseaux locaux de fermes de références » ;
• « Financer à 40 % les technologies considérées comme matures » (pulvérisation ultra-précise, désherbage mécanique de précision et OAD).