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Protection intégrée Insectes au stockage : détecter précocement les infestations

Parmi les méthodes disponibles, une solution de piégeage connectée vient d’être lancée. Elle permet de détecter tôt les ravageurs et de mieux les identifier.

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«Dans le contexte actuel, les stockeurs sont amenés à suivre le nouveau tournant de la lutte intégrée », déclare Marine Cabacos, d’Arvalis. Selon la réglementation, il faut associer une mesure de lutte à une mesure d’exclusion de base pour maintenir la présence des insectes ravageurs des grains stockés en dessous du seuil de nuisibilité. Or, les contrats exigent 0 insecte vivant au tamis. « Et la lutte préventive n’est pas infaillible, car les ravageurs peuvent passer au travers des mailles du filet », ajoute la spécialiste. La protection intégrée passe donc par la prophylaxie (1) et par la surveillance, avant d’intervenir éventuellement en curatif.

Deux méthodes d’échantillonnage

Pour saisir le problème à la base et maximiser les chances de réussite, il est important de détecter les infestations de manière précoce. Si le socle de la surveillance passe en premier lieu par le suivi de la température des grains, deux méthodes d’échantillonnage existent.

La première s’effectue ponctuellement et est un bon moyen pour faire une estimation de l’infestation à l’instant T. « Mais pour qu’elle soit représentative, un grand nombre de prélèvements est indispensable », insiste Marine Cabacos.

La seconde solution est l’échantillonnage direct et continu, qui nécessite la mise en place de pièges au sein du tas de grains. Actuellement, deux types de pièges sont disponibles : ceux en pomme d’arrosoir, déposés en surface, et les tubes, ou sondes, dont le spectre de piégeage est plus large. En outre, ils détectent les insectes deux à cinq semaines plus tôt.

En revanche, quel que soit le piège employé, il ne prend pas en charge les formes cachées de charançons et capucins. Les autres contraintes sont l’accès au grain et le besoin de main-d’œuvre.

IoTrap : présérie industrielle pour 2021

Lancé fin mai 2021, IoTrap, mis au point par la société Javelot, et co-construit avec Arvalis, est une nouvelle solution de piégeage. Testé chez plusieurs organismes stockeurs durant un an, ce dispositif permet de limiter les contraintes de suivi. Il s’agit d’un outil connecté fonctionnant avec une batterie d’une durée de vie d’une campagne et qui ne nécessite pas de connexion internet.

Il détecte de manière précoce le risque de développement des infestations, grâce aux relevés de températures à proximité de chaque emplacement surveillé. IoTrap évite donc les traitements systématiques et permet d’adapter sa conduite aux espèces piégées, ce qui est indispensable pour une stratégie de lutte intégrée. C’est également une solution pour éviter les pertes économiques à l’expédition pour le stockeur.

Javelot lance pour cette campagne une présérie industrielle, destinée aux organismes stockeurs, mais ces pièges connectés auront par la suite tout leur intérêt dans le cadre du stockage à la ferme.

Céline Fricotté

(1) Voir La France agricole  n° 3906 du 28 mai 2021, page 34.

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